24 juin, 13h37
Week-end plutôt tranquille, entre
quelques courses, lessive, lecture… Samedi soir, je me retrouve à dîner en
compagnie de Michele et Emanuela, une spécialité italienne à base de lentilles,
de pâtes et de pommes de terre (rien que ça). Une fois de plus, je me sens
chanceuse de ma rencontre avec eux. J’ai l’impression de pouvoir parler de tout
avec eux, en toute confiance.
Nous terminons notre repas par une escale
à la piscine. Le ciel nocturne est parfait, autant que la température de l’eau
pour une fois quasi déserte. Derrière un cortège de nuages d’un gris violacé,
la pleine lune me ramène à quelques milliers de kilomètres, ou quelques mois de
là, en Thaïlande…
Je me décide à abandonner mon petit
couple dans cette ambiance romantique, et alors que je m’apprête à aller au
lit, téléphone. Sandra m’informe que nous sortons pour l’anniversaire de Lou…
Soit. Je me rhabille, et rejoins les autres au taxi, direction le « Cowboys ».
Oui, encore, mais comme nous avons des moins de 21 ans avec nous, d’autres
clubs de la ville ne seront pas accessibles.
Ce soir, c’est bière à volonté. L’ambiance
est hautement similaire à ce qu’on a vu la dernière fois, avec ces centaines de
ricains dansant en ligne, synchrones. J’essaye une fois de plus de comprendre
la logique des mouvements, qui change d’une chanson à l’autre… Non, trop
compliqué. Je me rabats sur le quart d’heure de musique généraliste, qui s’enchaine
mystérieusement avec le quart d’heure des slows. Alors que je m’apprête à
quitter la piste pour ne pas me faire écraser par un couple en bottes, je me
retourne, un jeune homme souriant me tend la main avec un « may I have
this dance » digne d’un teen movie. Le mec n’est pas mon genre, mais
plutôt pas mal (ce qui signifie ici qu’il est grand, brun, cheveux courts et
une barbe finement taillée). J’accepte et danse avec lui, juste le temps d’apprendre
qu’il s’appelle Chris, vient du New Jersey, et qu’il veut absolument mon numéro
parce que je suis non seulement super jolie mais aussi franche (ah bah oui,
tiens). Je m’enfuis avec Sandra en dépit des protestations de mon cavalier.
Mais la soirée ne s’arrête pas là… Nous
retrouvons notre taxi, retour à la résidence, et là c’est le drame. Le
chauffeur réclame plus que convenu. En gros, pour un trajet habituel, on paye
7$ aller/retour, hors là, affirmant que nous n’avons pas négocié cela, le taxi
demande 7$ pour l’aller, et la même chose pour le retour. Nous crions au
scandale, et le type revoit son prix à la baisse : 10$ au total. De mon
point de vue ça reste stupidement cher mais soit. Sauf que, au moment où il se
gare, je vois toute la bande descendre précipitamment et se barrer sans
préavis. Je les interpelle, parce que, bah, on est devant le poste de sécurité
de Vista Way, que le chauffeur a compris le manège et menace d’appeler la
police, et que je n’ai tout simplement pas envie de me faire virer pour ce
genre de conneries.
Plus personne. Je me retrouve un peu
conne face à la sécu, qui s’intéresse de loin à la situation, et le flic appelé
par le taxi, qui a débarqué en 3 minutes chrono et qui me menace pendant un bon
quart d’heure avant de comprendre que je n’y suis pas pour grand chose. Il
réclame une liste de noms des personnes qui étaient présentes et leurs numéros
d’appartements… Le chauffeur veut que je paye la totalité de son dû. J’ai 3$
sur moi et pas ma carte bancaire…
« Heureusement », deux autres
filles du groupe ont rebroussé chemin… Elles vont retirer la somme demandée par
le chauffeur et font un numéro d’actrices devant le flic qui me laisse sur le
cul… Je rentre finalement chez moi, consternée.
Plus de peur que de mal, donc. J’étais
furieuse sur le coup… J’ai eu quelques messages d’excuses de leur part, le
lendemain, notamment Sandra et Florine. Elles ont bien vu la voiture de police,
mais ont pensé que j’étais déjà rentrée sans souci.
Je garde cette anecdote à l’esprit, pour
les prochaines sorties où je compte être plus vigilante quant au choix des
fêtards, et réalise une fois de plus que tout se sait très vite, trop vite,
dans cette communauté : dans la journée de dimanche, la moitié des cast
members que j’ai croisé étaient déjà au courant…

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