12 octobre – 9h11
Après un entretien (encore un, je croise
les doigts), je me dis que j’ai bien droit de festoyer un peu. Petit budget
oblige, je m’offre un bouteille de Moscato en promotion. Je décide d’aller me
poser quelques heures à l’auberge de jeunesse, histoire de. C’est samedi soir,
et bien que je n’ai pas l’intention de vraiment sortir, c’est l’occasion de
voir un peu de monde.
Et là, c’est le drame. Si j’entendais
moultes cris depuis chez moi, en provenance de l’auberge, c’est parce qu’ils
accueillent ce week-end un énooorme groupe de rugbymen. Ledit groupe est en
pleine célébration de leur fin de saison, ce qui se traduit par un étrange jeu d’alcool
où ils se foutent régulièrement à poil pour consommer encore plus de bières via
différentes parties leurs corps. C’est entre le répugnant et l’hilarant. Le truc,
c’est qu’ils sont une cinquantaine, dont au moins la moitié qu’il ne serait pas
désagréable de mettre en calendrier. Ouh, la blague de merde trop facile…
Devant tant de gaieté, je me laisse
convaincre par la soirée, et quelle programme ! Le samedi soir, pour 30$,
tu as une entrée+conso dans 4 clubs. Une sorte de marathon de la fête. 
Je me retrouve donc entrainée par le flot
de rugbymen dans notre premier lieu de débauche, le Melbas. De là, comme dirait
Stromae, alors on danse. Une fois de plus, je constate que la population
nocturne de Surfers P, c’est un peu Barbieland. Trop de maquillage, trop de
talons hauts, sans parler du concours officieux de la robe la plus courte. 
Une heure passe, changement de club. C’est
le tour du Beergarden. Et là, c’est le coup de foudre. L’endroit est juste
tellement cool… Il y a un groupe sur scène, avec un son rock et des reprises
sympas. Le style a l’air moins putassier. Je sautille avec conviction face au
médecin asiatique des rugbymen. 
3ème club, le Bourbon. On
retombe dans le classique, avec en prime beaucoup plus de gens bourrés. Je
commence un peu à saturer de l’ambiance et de la musique trop forte. C’est
alors que je tombe sur Ian, un jeune allemand qui visiblement, pense aussi qu’il
est temps de s’en aller. On se retrouve hors du club, un peu gênés. Je propose
de marcher un peu, dans le centre et sur le bord de la plage. Mon cavalier
impromptu s’avère assez stoïque. Je me demande même si je lui plais.
Il est environ 2h. Je souris sur le
cliché du « tu veux venir prendre un dernier verre à mon hôtel ? »,
mais je le suis. J'ai la réponse à ma question.
Pas sûre que j’ai vraiment le droit de
rentrer dans cet endroit. Ian me rassure, tout le monde est encore dans les clubs,
y compris le staff de l’auberge. 
Mon comparse lorgne la piscine, fermée à
cette heure.
-J’ai envie de me baigner.
Moi : C’est fermé, on n’a pas le
droit.
Ian : Et alors ? C’est encore
mieux, y a personne. 
Il enjambe la barrière et me tend la
main. Putain de bordel de merde, est-ce que je suis vraiment en train d’escalader
une putain de barrière au beau milieu de la nuit pour me baigner avec un mec
bourré ? Apparemment. Et en fait, c’est plutôt cool. L’eau est fraîche, et
la peau de Ian brûlante. 
Nous montons vers les dortoirs, croisant
un français et deux allemands qui tentent de me convaincre de les suivre pour
un plan à 4. Ils ne sont pas vraiment convaincants, mais drôles. 
Dans la chambre, les colocataires
suédoises de Ian sont rentrées, et l’une parait en pleine crise émotionnelle.
Mon camarade me glisse à l’oreille qu’il l’a surprise il y a deux jours en
pleine fellation avec un des types croisés dans l’escalier. Intéressant. 
Le moment le plus wtf de la soirée, au
final, ça n’était pas les 50 rugbymen aux fesses à l’air, ni mon bain de minuit
franco-germanique, mais un message sur mon réseau social préféré, à mon retour.
Demande en mariage sur facebook ? Check.
 
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire