16 novembre, 17h07
Lundi : La réunion du matin commence
fort avec un concours de minigolf. Il y a un nouveau dans l’équipe, Luka, de
Malte. Je sais pas si tout le monde ressemble à ça là-bas, mais celui-ci, il
est canon. Je reste tout à fait professionnelle, quand pour la dernière
demi-heure, le patron me confie le nouveau pour une démonstration de quelques
portes. Je parviens à récolter deux donations durant la journée.
Luka : « qui sait, peut-être
que je suis ton porte-bonheur ? »
Mardi : Une journée nettement moins
brillante, avec aucune donation. Je rame pour trouver des gens, dans une rue
assez pauvre et pleine de retraités. J’ai surtout envie de rentrer et passer du
temps avec E.
Lorsque je le rejoins enfin, nous
accueillons chez lui un couchsurfeur en provenance du Colorado. 
Nous n’avons plus de dvd de Walking Dead,
alors nous enchainons sur Dexter, saison 1. 
Mercredi : D’une humeur bien plus
solaire, j’arrive au boulot avec un gain de pression quand le patron me confie
mon premier nouveau à former pour toute la journée. 
Devenir formatrice me plairait
énormément, et je ne le dis pas à haute voix, mais je ne suis vraiment pas sûre
d’être prête. Tant que personne ne s’en rend compte, tout ira bien. Je fais
donc de mon mieux. Mon padawan est un gentil garçon, motivé et intelligent. 
La journée passe vite, mais je ne fais
aucune vente. C’est pénible.
Fait intéressant du jour, le couchsurfeur
du Colorado parle un français impeccable. Pour cause, il a étudié une année en
France. A Niort, petit veinard ! J’essaye de ne pas m’éterniser dans notre
conversation française, pour ne pas paraître impolie devant E.
Jeudi : Nous partons en excursion,
le terrain du jour se trouvant à un peu plus d’une heure de route. Mon padawan
fait d’énormes progrès, je décroche une vente, ça va mieux.
Je termine cette semaine de boulot sur un
score vraiment médiocre, et aucune idée de comment le faire évoluer pour la
semaine prochaine. 
Je rentre super tard (nous avons bossé
une heure de plus, avec l’équipe, à laquelle il faut ajouter le temps de
trajet, interminable). J’arrive chez E, épuisée. 
E : Tu veux aller au lit ?
Moi : Oui.
E : Ok, mais avant j’ai un snack
pour toi.
Il est allé nous acheter des crêpes.
Nutella/Banane/Cannelle. Je le contemple avec adoration, en oubliant à moitié
que je suis supposée ne pas m’attacher trop vite.
Vendredi : Mon patron vient de
recruter deux nouvelles personnes, dont une qui affiche clairement son manque
de motivation. Je tente de faire jouer mon légendaire pouvoir de conviction en
la briefant, on verra si elle repointe son nez lundi prochain.
La journée se déroule bien, jusqu’à un
fâcheux accident, où un parasol (massif) rentre en collision avec mon crâne
(nettement moins massif). Je ressors de l’altercation un peu étourdie et avec
la bosse la plus imposante de mon existence. Je continue ma journée cependant, avant
de venir m’écrouler sur le canapé de mon voisin favori. On s’est vus chaque
soir cette semaine, et prévoyons de passer le week-end ensemble. J’appréhende
le moment où il réclamera son espace, mais pour l’instant, ça a l’air de ne pas
le préoccuper du tout.
Samedi : J’ai toujours un mal de tête
lancinant et aucune motivation pour travailler ce matin.
JF concède de me déposer au tram et
d’abréger mes souffrances après ma première vente (j’ai presque envie de faire
un câlin à mon donateur, un peu plus de deux heures après le début de journée).
Elijah m’attend pour aller faire des
courses.
On a l’air d’un vieux couple, là, à aller
au supermarché le samedi. Il se trouve que comme à mon habitude, je m’extasie
sur tous les produits que je ne connais pas encore/en promo. Ce à quoi je ne
m’attendais pas, c’est à la patience de mon compagnon et à un débordement
d’enthousiasme assez similaire quand il approche du rayon des chocolats de noël
(il a une passion étrange pour le caramel fudge).
Nous rentrons, je prépare le dîner, et
dire que je suis heureuse est en-dessous de la réalité. J’essaye de ne pas trop
le montrer, mais ce quotidien facile et rempli de petites attentions est
tellement loin de ce que j’ai vécu il y a quelques mois, qu’évidemment,
j’apprécie d’autant plus ce que je partage avec E.
Ce soir, saison 2 de Dexter, pâtes carbo,
banana split et bière locale. 
Dimanche : nous nous réveillons tôt,
beaucoup trop, habitués à nos alarmes matinales. E décide d’employer ce temps à
la confection de pancakes pour le petit déj. Je me retrouve à converser
agréablement en pyjama avec Christian (le couchsurfeur étatsunien) tandis que
l’odeur délicieuse du bacon émane de la cuisine. Je jette de temps à autre un
regard à E, concentré et terriblement hot à s’agiter dans sa cuisine vêtu d’un
simple short en jeans.
Après les pancakes (de haut niveau), nous
partons tous les trois en excursion. Petite balade et baignade en un lieu nommé
Cidar Creek, à une petite heure de route de Surfers P. Il fait une chaleur
intenable et l’eau verdâtre en paraît soudainement tentante. L’endroit n’est
pas surpeuplé, ce qui n’est pas plus mal, et on passe un bon moment entre l’eau
et les rochers à bronzer et se détendre.
Moment incongru quand Christian prend un
selfie, qui s’avère être la première photo où j’apparais avec E. 
Après un moment, nous partons pour une
nouvelle destination. J’avais dit à E que j’appréciais particulièrement les
cascades, et il y en a une à quelques kilomètres. Nous traversons un bout de
forêt sur un peu plus d’un kilomètre, avant d’atteindre une petite chute d’eau
timide au milieu d’arbres gigantesques. 
Dernier arrêt pour un repas bien mérité.
Elijah nous conduit dans une sorte de food court qui rassemble une brasserie
locale et une boutique servant des plateaux de dégustation de fromages. Les
week-ends il y a même une chanteuse Live. L’ensemble est assez paradisiaque.
J’ai du mal à ne pas penser à quel point
ma vie est parfaite, à rire bêtement avec Christian avec qui le courant passe
super bien (faire des blagues pourries en français aide un peu), à boire mes
échantillons de bières en ce dimanche tellement agréable, et avec mon date
australien dont je m’éprends un peu plus chaque jour, mais chut. 
 
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