Road trip – Partie 4
Stu nous dépose, Killa, Katy et moi, au
centre-ville de Mackay. Les filles veulent dîner à l’Outback Jack, un grill
traditionnel australien. J’ai mangé avant de partir, mais je peux toujours me
prendre un cocktail…
Outback Jack (20h30)
Killa offre les boissons et je déguste un
cocktail au doux nom de Snickers. Je comprends en les entendant lire la carte
qu’elles ont choisi le resto pour moi, dans le but de me faire goûter des
spécialités. Elles commandent 2 plats que nous partageons : calamars
grillés et brochettes de kangourou et crocodile.
Pour une raison que j’ignore, le
kangourou n’avait pas du tout le même goût que celui testé en France. Le
crocodile était moins caoutchouteux que ce à quoi je m’attendais. En fin de
repas, de la musique se fait entendre dans le bar juste en face. C’est un
karaoké.
Bar du coin (21h49)
Je ne tiens plus en place. On est
vendredi soir, et je suis au karaoké. Je n’ai pas fait ça depuis la Floride.
Depuis D. Raison de plus pour m’éclater. Le public ici semble constituer
d’habitués plus ou moins alcoolisés. Je chante « Bitch », puis
« Memory » et « Dead or Alive ». Un des mecs bourrés est
tellement charmé par ma voix qu’il insiste pour m’offrir une bière. En fait, on
ne peut pas faire un pas sans qu’un mec vienne accoster l’une d’entre nous, ou
les trois à la fois (en mode pêche au filet). Les filles veulent voir ce que recèle
encore la vie nocturne de Mackay, mais promettent que nous reviendrons au
karaoké avant la fermeture.
Bar pseudo rock (23h)
Killa cherchait un bar métal, on nous a
indiqué celui-ci. C’est plutôt un club un peu rock/généraliste, mais quand ma
camarade découvre qu’ils servent les cocktails dans des théières, elle est très
emballée.
Nous prenons des shots sur la terrasse,
encore abordées par une bande d’abrutis éméchés. J’observe la population
locale. Les mecs sont, pour la majorité, aussi beaux que dans le sud de l’état.
Les filles, c’est autre chose. Elles ont beau avoir un peu plus de tissu dans
la composition de leur tenue vestimentaire, elles ont généralement un je ne
sais quoi de trash. Un peu dans leur style, un peu dans leur attitude.
Difficile à expliquer.
Clubs Rabbit Hole et Movida’s (minuit)
Katy opte pour ce bâtiment qui est
supposé être l’endroit « in » de la ville. Le premier club que nous
traversons est pas mal. Ambiance détendue, le club n’est pas archi blindé. Nous
continuons néanmoins notre traversée des lieux. Nous prenons un verre dans une
espèce de patio dans un bar lounge. Katy s’absente pour aller aux toilettes et
revient accompagnée de Jack, que nous avons croisé il y a trois heures devant
le karaoké, et qui a les yeux de Liam Hemsworth.
Deux informations importantes sur Jack,
tel que nous le découvrons ce soir : il a de l’argent, et un coup de cœur
pour ma pote. Cette combinaison le conduit à nous payer l’entrée du club
suivant, le Movida’s, à toutes les trois ( ???). Le club est archi plein,
très tape à l’œil, et joue assurément trop fort de la trop mauvaise musique.
Nous restons le temps d’une danse, puis
regagnons le karaoké.
Bar du coin (1h)
Il reste une demi-heure avant l’arrêt des
festivités, et je veux absolument chanter avec Katy ou Killa. Jack, qui a suivi
le mouvement, nous offre un verre, et toujours dans le but de séduire ma
collègue, se dit prêt à prendre le micro pour une chanson. Belle détermination.
Killa se laisse finalement convaincre de
monter sur scène avec moi pour « You oughta know » d’Alanis
Morissette. Ce sera mon moment le plus intense de cette soirée. Je chante ces
mots, pensant et pesant chacun d’eux, portée par l’énergie de Killa, tellement
plus rock que je ne le serai jamais, et c’est un massif « fuck you »
à la personne à qui j’associe cette chanson.
Je me sens soudain plus libre que jamais.
Station de taxi (2h)
Escortées par Jack, nous patientons pour
un taxi. Le prétendant semble toucher au but quant à obtenir le 06 de Katy
(enfin, en l’occurrence ici c’est un 04, mais passons).
La batterie de son téléphone est à plat,
nous n’avons pas de stylo, hormis le crayon khôl de Killa. Elle entreprend
alors savamment d’inscrire sur le front et les joues de Jack des remarques à
notre gloire, avant de lui remettre le précieux numéro de téléphone.
De retour au bungalow, les filles sont
dans un état d’excitation difficile à contenir. Imitant les garçons la veille,
elles sont partantes pour un bain de minuit.
Piscine (2h30)
Armées d’une bouteille de Khalua, et
après une série de photos à la con, nous atteignons le bassin. Killa affirme
que la nudité intégrale est requise pour cette activité. Mi amusée, mi
anxieuse, je joue le jeu. Je me retrouve rarement à poil au milieu de la nuit
avec des copines, mais apparemment on s’habitue vite. Je tente de leur faire
contenir leurs gloussements suraigus qui pourraient alerter le
réceptionniste (celui-là même qui a appelé notre patron la veille au sujet
de Stu faisant du toboggan à 6h du matin).
Quelqu’un vient. Je reconnais Harley, à
distance, et je rigole tellement que j’en pleure. J’ai eu le temps de sortir de
l’eau et saisir une serviette, les filles sont toujours dans la piscine, elles
aussi hilares.
Je file prendre une douche, finir les
sacs et le ménage du bungalow. Quand Stu vient nous prévenir que nous partons,
l’excès d’alcool me rattrape dangereusement. Je jette mon bagage dans le van,
et m’effondre sur mon bout de banquette avant de me sentir vraiment malade.
J’ai hâte de rentrer. C’était une semaine
agréable, notamment cette dernière soirée, mais aussi compliquée. Je me suis
sentie, plus que d’habitude, en dehors de ma zone de confort, dans des
conditions plus difficiles, loin des repères quotidiens auxquels je m’accroche
depuis mon arrivée ici. J’appréhende les retrouvailles avec E, parce qu’il m’a
manqué et que je ne veux pas avoir trop d’attentes, mais c’est impossible après
avoir autant voulu être à nouveau dans ses bras.
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