Day 35 : Diving bar, Koh Phi Phi – 13h35
Petite
interruption de mon récit suite à un manque de motivation et à une réaction
assez virulente d’un des protagonistes récemment évoqué dans ce blog. La
personne concernée a découvert quelques articles, n’a visiblement pas apprécié
d’y figurer et m’a fait part de son mépris de manière un peu brutale.
J’ai eu un
bref moment de réflexion quant à la notion de vie privée dans mes écrits.
J’essaye de ne jamais être vulgaire ou trop incisive, simplement de raconter
des faits et mes impressions sur le sujet. J’aborde parfois des aspects un peu sentimentaux,
intimes ou racoleurs, mais ils font aussi partie de cette expérience, et si le
principal intéressé ne fait pas partie de mes quelques lecteurs, il connait
néanmoins le contenu de mes posts.
J’ai présenté
mes excuses à la personne que j’ai involontairement heurtée, ce que je renouvelle
ici, même en sachant qu’il y a peu de chance pour qu’il visite cette page. Je
regrette sincèrement qu’il ait pu se méprendre sur mes intentions et qu’il
conserve un souvenir négatif malgré les moments plutôt cool que nous avions eu
l’occasion de partager.
Reprenons le
fil…
Koh Lanta, il
faut reconnaître que ce n’était pas l’endroit le plus fun de l’univers. La
première soirée sur place a été l’occasion d’un « test »
gastronomique de quelques plats que nous n’avions pas encore testés, et à
l’intitulé parfois douteux : lab chicken (too much piment), papaya salad
(too much piment again), et une très bonne surprise, la deep fried ice cream.
Je ne spoilerais pas sur ce dessert, mais je conseille à quiconque en lira le
nom sur son menu de tester, c’est surprenant et très bon.
Le taxi pour
notre transfert suivant est super en retard, nous arrivons quelques secondes à
peine avant le départ du ferry. Une heure plus tard, nous découvrons Phi Phi
(qui se prononce « pipi », mégalol). Comme pour Koh Panghan, notre
principal souci sera de trouver un hébergement à un prix correct. Les chambres
les moins chères sont environ au quadruple de notre budget habituel, et au
triple pour deux lits en dortoir. Nous louons tout de même deux lits dans l’une
des guest house, sachant que nous ne passerons pas vraiment de temps dans celle-ci.
Nous rendons
visite à plusieurs agences, histoire de voir les activités et tarifs proposés.
Cela va du cher au carrément excessif. Nous oublions vite l’option « 2
jours/1 nuit » (peu d’activités hormis beuverie à bord d’un bateau pour
une soixantaine d’euros). Finalement, nous décidons de partir dès maintenant en
excursion, choisissant celle qui nous semble la plus complète, afin de quitter
Phi Phi après une nuit sur place, et de réserver d’autres excursions à partir
de Krabi. Une heure plus tard, nous sommes à bord du bateau.
La stabilité
de notre embarcation est nettement différente de ce à quoi nous sommes
habitués. Ici, ça tangue franchement. Il suffit qu’un des passagers bouge pour
qu’on sente un déséquilibre flippant. Cyril a l’air de trouver ça « gameplay ».
J’oublie vite cet inconfort, éblouie par les couleurs de l’eau autour de nous.
Toutes les nuances de bleu sont visibles, marine en pleine mer, turquoise près
des falaises, translucide à l’approche du sable, ciel au-dessus de nos têtes.
La première
étape nous amène dans une petite crique, Monkey Beach, où nous apercevons en
effet des singes qui se prélassent dans les basses branches. Ils s’approchent,
visiblement au courant que quelques visiteurs vont leur tendre des morceaux de
bananes malgré l’énorme panneau d’interdiction fixé à la falaise. Nous
remontons à bord, c’est l’heure du saut de falaise, qui comme vous l’imaginez,
intéressait surtout mon compagnon, mais pas moi. C’est sans regret que je me
suis contentée de prendre des photos de son ascension et de sa chute,
consciente que je n’aurai ni le cran ni l’envie de l’imiter. Tout de suite
après, le guide nous emmène à l’endroit le plus visité des alentours, plage
réputée comme la plus belle de Thaïlande, « The Beach » du film du
même nom, Maya Bay. L’entrée se trouve entre deux énormes pans de falaises, et
c’est effectivement à couper le souffle. A peine le bateau « garé »,
nous plongeons, l’eau est à température idéale. Nous nageons en dehors de
l’espace surveillé où il y a infiniment trop de monde, et longeons une des
falaises. Ici il n’y a plus personne. Nous partageons cette eau délicieuse avec
le ban de poissons le plus impressionnant, des milliers de minuscules poissons
qui nous encerclent…
L’étape
suivante, c’est la plongée avec tuba, alternative à la vraie plongée qui permet
d’avoir un aperçu plutôt sympa des fonds marins. Cette partie m’a énormément
plu. J’ai mis un peu de temps à m’habituer à respirer au tuba, mais le décor
qui se cachait sous les vagues était magique. Des dizaines de poissons de
toutes les couleurs, des coquillages, des plantes aquatiques bizarres, et
encore une fois cette eau d’un bleu irréel… Cyril, qui nage plus vite et plus
loin, fait partie d’un petit groupe qui parvient à apercevoir un requin… !
Il me rejoint, nous nageons un instant au milieu d’un ban de poissons
perroquets et il me prend la main. C’est parfait.
Le guide
jette l’ancre en pleine mer afin d’attendre le coucher du soleil. Nous en
profitons pour nager autour du bateau, prendre quelques photos. Au fur et à
mesure que la lumière baisse, d’autres bateaux s’installent autour, dans le
même but, j’en dénombre 16… Un lieu hautement touristique…
19h, nous
amarrons dans une nouvelle crique, un peu plus reculée et refermée que les
autres. Les falaises entourent une plage où l’équipe a installé des torches,
des néons, un mini-bar et une sono. Je reste bouche bée… Difficile de
retranscrire par des mots l’ambiance incroyable de ce lieu, le décalage entre
le calme de la nature et l’électricité festive qui se prépare. Nous posons nos
affaires, sur fond de musique live (un des marins a pris la casquette de
guitariste/chanteur du soir). Le reste de l’équipe met en place le
buffet : poulet grillé, crudités, pommes de terre. Puis, c’est le moment
du fire-show. Quasiment tout l’équipage y participe, jonglant avec des perches
enflammées, ou des boules de feu. Le niveau est impressionnant, même si tout
n’est pas parfait, la technicité est réelle et plusieurs ont un très bon niveau
de danse.
Le ciel
s’obscurcit, les néons prennent leur importance et un autre membre de
l’équipage nous révèle ses talents de peintre sur corps, à base de peinture
phosphorescente. Il est terriblement doué. La musique emplit l’air et résonne
contre les parois de la falaise autour… J’invite Cyril à danser, avant d’aller
réclamer une peinture à mon tour. Portant mon maillot de bain, je demande un
motif « discret » au niveau du buste. Notre peintre, inspiré, donne
de grands coups de pinceaux sur tout mon décolleté, remontant sur le coup et
les épaules. Le résultat est magnifique et me donne encore plus envie de
danser. Nous nous joignons à un groupe qui arbore diverses peintures
corporelles des plus originales. La fête dure encore, nous étions sensés
rentrer sur l’île pour 20h, mais il est 22h et nous dansons encore. Lorsque
notre « dj » coupe finalement la sono, un bœuf musical s’improvise.
Avec un peu d’étonnement, je vois Cyril glapir « oh, celle-là je la
connais », et se ruer au milieu du groupe de chanteurs pour s’époumoner
avec eux.
Le retour en
bateau, de nuit, avec un équipage ivre, c’est quelque chose. Je suis partagée
entre la terreur (le bateau tangue encore plus que durant la journée, menaçant
de chavirer) et l’enthousiasme du moment (nous continuons du chanter, Queen,
Bob Marley, Journey…). Nous accostons, sains et saufs, mais d’humeur encore
très festive. Un groupe d’anglais annonce qu’ils partent boire un coup ensuite
dans un irish pub. Nous rentrons nous débarbouiller un peu, prenons une bière
au passage et rejoignons le lieu indiqué. Cyril n’a plus envie de danser, et je
me sens prise d’une fringale. Nous partageons une énorme part de pizza
(« partager » est un bien grand mot, je dévore la quasi-totalité de
notre encas). Je me sens un peu pompette après la bière (à ma décharge, une
« grand format »).
Nous
regagnons le dortoir pour nous coucher. Je me réveille quelques temps après, un
peu confuse. Cyril est brûlant, je ne sais pas trop si c’est dû à la journée
que nous avons passé sur le bateau en pleine chaleur, ou si c’est autre chose.
Ce matin,
tout semble aller mieux. Nous partons vagabonder sur une plage, puis arrêt
déjeuner. Nous avions repéré hier en marchant une pancarte « challenge
burger ». L’assiette qui est servie est colossale : un burger de
trois étages (800 grammes), une pile de frites huileuses, une montagne d’onion
rings du même acabit et un bol de belle proportion de coleslaw. Gratuit si
consommé en moins de trente minutes. Cyril tente l’aventure. Je dois avouer que
lorsque la commande arrive, je suis à la limite de l’écœurement tant cela me
semble énorme. C’est surtout la viande du burger, d’une couleur assez inédite,
qui laisse présager de la complexité de la tâche : ce n’est pas la
quantité de nourriture, l’obstacle, mais sa qualité. Cyril tient bon pendant les
15 premières minutes, à un rythme soutenu. Puis il ralentit, arrivant à
saturation au bout de la 22ème minute. Nous attendons la fin du
décompte pour que je puisse enfin goûter par moi-même le contenu de l’assiette.
Les frites sont bonnes, les onion rings débordant de gras à chaque bouchée,
mais le burger est simplement immangeable. Du « Soleil vert »,
probablement. Quand je pense que Cyril en a mangé deux steaks avant de stopper…
Je passe les
heures suivantes à veiller sur lui, son teint se rapprochant dangereusement de
la couleur de ladite viande hachée. Il a à nouveau un peu de fièvre, donc je
pense que ce n’est pas son repas qui l’a rendu patraque, mais plus logiquement
un mix entre cette tentative et un reste d’insolation d’hier. Ce qui est drôle,
c’est que nous prenons le bateau une grosse heure après l’épisode du burger…
Il y a un peu
plus d’un mois maintenant que nous voyageons ensemble. J’essaye de faire un
mini-bilan de la situation, mais je ne veux pas m’y attarder et sur-analyser
l’expérience. Apprécier l’instant présent, c’est déjà bien. Même si j’ai
conscience de temps à autre que nous partageons trop de belles choses pour que
ne pas trouver injuste que cela s’arrête bientôt. La certitude et l’intensité
de ce que je ressens est régulièrement mise à mal par divers éléments. Ce n’est
pas par besoin de me préserver, mais parfois je me sens distante, ce qui n’est
pas plus mal. Comme aujourd'hui, où je suis dans un mood amical plus qu'amoureux. Je sais que les prochains mois sont un océan de possibilités, et
cela me réjouit, mais il ne peut être part d’aucune de ces suites.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire