VID#5 – 5. Jurassic Park


12 octobre – 7h57


Vous vous êtes demandé toute la semaine ce qu’il était advenu suite à mes entretiens. Levons le voile du suspens…

La manager du salon de massage m’a reçue, et alors que nous convenons des conditions de travail (considérée en formation, je serai payée moins qu’une employée normale), elle s’arrête un moment sur le fait que je suis jolie. Merci. Mais elle le répète. D’un air de dire que c’est un défaut. Euh, non merci, dans ce cas ?

Elle fait un énorme sous-entendu (à ce stade-là ça n’en était même plus un), comme quoi c’est un problème, parce que les clients seront plus tentés de me demander quelques faveurs non inhérentes au massage. Ah, parce que les vilaines, elles n’ont pas de main ? Elle ajoute donc qu’elle me rappellera dès qu’elle aura besoin de quelqu’un. On va donc faire abstraction de la pancarte rose sur la porte qui clame « staff wanted ».


J’ai également passé deux jours de rêve dans la cuisine du CClub. Oui, j’ai eu pendant quelques heures l’ancien taf de C. Préposée à la vaisselle. C’est probablement le travail le plus pénible que je n’ai jamais fait de ma vie, mais je tiens bon sur ces deux jours, pour diverses raisons (si C a tenu, je dois tenir aussi + c’est mieux que pas de boulot du tout + c’est cool de bosser avec une équipe jeune et internationale).

Le rêve touche à sa fin quand le second soir, Geo m’annonce combien il compte me rémunérer. Je sais combien il payait C (déjà honteusement bas), et le salaire a depuis connu une chute vertigineuse. Je veux bien avoir un job de merde, à condition que ça rapporte un minimum. Non mais.


Note pour plus tard : si un australien vous dit qu’il va vous rappeler plus tard, c’est sa façon de vous indiquer « c’est mort, jamais, pas dans cette vie ». A tous les niveaux, d’ailleurs.

Dernier rebondissement professionnel, avec un poste de haute précarité en tant qu’hôtesse pour distribuer des flyers. C’est uniquement deux heures de boulot mais à 20$ de l’heure, je prends (mis bout à bout de ce que Geo m’a payée, je rembourse mon loyer et ma bouffe de la semaine, ce qui est top).

Alors le souci de cette mission flyers, c’est que je dois trouver des propriétaires de chien (mon employeur est un salon de toilettage canin). C’est durant ces deux heures que je réaliserais qu’il n’y a aucun chien dans le centre-ville, ni sur la plage. Aucun. C’est peut-être aussi pour ça que l’endroit est aussi propre.



Sur le plan « personnel » (ce qui ne veut rien dire), je tente de faire des rencontres. J’entends par là, amicales.

Via couchsurfing, j’ai fait la connaissance de Sh. J’étais un peu sceptique au départ, parce que Sh est un homme de 46 ans. En fait, c’est juste une personne très altruiste, qui aime faire découvrir le coin aux nouveaux arrivants de l’étranger. J’ai cru comprendre que son canapé était rarement désert. Sh m’invite dimanche matin au petit déjeuner, ce qui me permet de croiser ses collocs français (j’ai confirmation du manque de fiabilité des australiens avec leur « je te rappelle »).

Jeudi soir, Sh me propose de l’accompagner à un cours de salsa, qui a lieu dans un bar-hôtel sur Broadbeach (à 10 minutes de Surfers P). Why not, me dis-je ? Le bar est assez classe, et je me rends vite compte une fois de plus que si je sors, je dois arrêter de me la jouer jean, ballerines et maquillage nude. Même pour un cours comme celui-ci, les femmes portent des robes échancrées, des talons et plus de fard que je n’en mets au mois. Qu’importe, me direz-vous, le but est de danser, et la moyenne d’âge des cavaliers dépasse allégrement la quarantaine. Au moins c’est drôle. Le cours du soir porte sur la bacchiata, une première expérience en ce qui me concerne et c’est plutôt cool. La prof est top, veillant à ca que tout le monde suive, et que les partenaires changent toutes les 3 minutes.
A l’issue du cours, des couples se forment sur la piste de danse, et je perds un peu de mon intérêt pour ce qu’il s’y passe. En revanche, je me fais accoster par un anglais, sur la terrasse. Je partage une bière avec son groupe, pour apprendre qu’ils sont en fait en pleine célébration d’un mariage.
En fait, il arrive des trucs cool, dans cette ville quand on sort… Je devrais sortir plus souvent.

Je vous raconterai bien, d’ailleurs, la soirée d’hier, mais je pense qu’elle mérite un post à elle seule…



Quoi d’autre sur l’Australie ? 
Mmh… Ils ont les feux rouges les plus longs qu’on puisse imaginer. Une vraie plaie dès que tu veux traverser quelque part.
Je ne regarde pas les news à la télé, mais celles que je vois en page d’actu sur yahoo.com.au, c’est toujours terriblement défaitiste et glauque. Grâce à ça je sais que les agressions sexuelles sont en augmentation, qu’un couple de backpackers a été sauvagement assassiné sur Kho Tao, et qu’un chef cuisinier dans le sud a découpé et cuit son épouse. Bon appétit.




Parlant de bouffe, le fromage râpé ici (le moins cher) s’appelle tout simplement le Tasty. Je ne veux pas savoir comment c’est fabriqué. Et j’ai trouvé un sens à mon existence grâce à cette marque de yaourt, qui s’appelle OMG. Vous voyez ce dessert bizarre carré ? Bon, rappelez-vous des Kinder Délice. Bah c’est le même goût, mais en yaourt. En promo cette semaine chez Woolworth. Faut que je retourne faire quelques courses, je pense…



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