27 octobre, 20h25
J’ai rarement eu dans ma vie un emploi
qui m’ait posé autant de souci. La pression, majoritairement.
J’exécute mon porte-à-porte lundi et
mardi sans obtenir la moindre donation. C’est dommage pour les enfants à qui j’essaye
d’apporter mon soutien, évidemment, et c’est aussi dommage pour moi parce que
je vais d’heure en heure, convaincue que le patron va finir par m’appeler pour
m’annoncer que bah, désolé, mais on va arrêter là…
J’essaye de garder le moral, aidé par des
évènements extérieurs : beaucoup de messages sur facebook depuis la France
(ou depuis Orlando) qui m’encouragent. Ma force, ça doit être mon attitude. Ne
jamais montrer que je perds confiance. Frapper à chaque porte, persuadée que
derrière il y aura des gens gentils, altruistes, funs.
Mercredi matin, JF, un des formateurs, va
devenir mon coach spécialisé. On change mon texte de présentation, on corrige
des petits détails, et on part sur le terrain. En milieu d’aprem, un homme a l’air
interpellé par mon accent. Je fais ma présentation, et ohmondieuilveutfaireunedonation.
Je panique un peu, j’ai un souci technique avec la tablette, j’appelle JF à la
rescousse. Mon premier « client » informe mon responsable qu’il a
accepté d’aider notre cause parce qu’il a été touché que je sois française. Mmh…
Alors, c’est ça, ma carte magique ?
Jeudi, rebelote. Je prends enfin
confiance (oui, parce que celle de mercredi, je me suis dit que c’était peut-être
un coup de chance).
Rien n’est gagné cependant. L’objectif à
atteindre est de 7 donations par semaine. J’ai atteint un score de 3, puis je
rame à nouveau copieusement sur les journées de vendredi et samedi.
J’ai passé mon seul jour off à glander
sur mon canapé et à reposer mes jambes (le prix à payer pour mes 36 heures de
marche hebdomadaire).
Quand j’y pense, mes sorties de la
semaine ont été un peu limitées. J’ai été au cours de salsa à Broadbeach jeudi
soir avec Sh et Tam, ce qui était plutôt cool. J’ai aussi eu un « date »,
qui était plus une agréable conversation autour d’un verre. Ce qui m’amène d’ailleurs
à mon moment wtf de la semaine, avec la découverte d’une boisson proposée par
McDo : le frozen Sprite (jusque là, rien de surprenant), que tu peux
aromatiser avec trois options (bubblegum, ananas ou barbe à papa) et saupoudrer
de popping candy (oui, ce bonbon qu’on avait étant gamin, qui fait des petits
crépitements quand tu le bouffes…). On vient d’atteindre un sérieux niveau en
terme de boisson parfaitement puérile mais cool.
Ce matin, j’ai tenu à accomplir un geste
symbolique. Je veux/dois/peux changer de chaussures. J’ai les mêmes baskets
pourries depuis mon week-end à New York. Plus exactement, les anciennes baskets
de D. Il m’apparait urgent de dépenser les premiers dollars gagnés cette
semaine dans l’achat d’une nouvelle paire…
Pour ce faire, je me rends chez Kmart
(cace-dédi à C). Bonheur total. J’en profite pour choper un short (il fait
chaud la journée), une veste (il fait froid la nuit) et du vernis à ongles. Ma
vie me semble soudain complète.
I love Kmart ! |
Avant de partir sur le terrain ce matin,
je dépose les vieilles Nike dans la première poubelle que je croise. Une bonne
chose de faite.
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