#3 : Let's get together and feel alright



Day 19 : Coffee Factory Pai, 12h52

Nous essayons de quitter la ville, et ce n’est pas une simple mission. Bref, encore 3 heures d’attente pour choper un van, après avoir tenté de se faufiler dans un bus local moitié moins cher, mais plus que plein. Je ne suis pas forcément mécontente de ne pas me retaper les 762 virages (chiffre apparemment authentique) dans des conditions de précarité avancée.


Après la discussion un peu démoralisante d’hier, nous avons passé un début de soirée approximatif. Je me trouvais à ses côtés sans parvenir à me départir d’un sentiment puissant de colère et de destruction.

Partout autour, des panneaux proclament la célébration de la St Valentin, renforçant un peu plus cette vague de négativisme. Nous retournons un moment à la guest house, Cyril s’isole. Je lui laisse un instant de répit, mais je me sens trop à cran, et je le rejoins avec la ferme intention de lui indiquer qu’il ne peut pas me miner le moral comme ça puis se murer dans le silence. C’est alors que je remarque, enfin, que je ne suis probablement pas la seule à passer une mauvaise soirée.
Nous ressortons dans le bar le plus proche de la guest house, une sorte de reggae bar proposant une soirée « feu de camp et amour ». Dans les faits, il y a bien des feux, mais personne autour. Nous partageons un bucket, l’ambiance s’améliore rapidement, il m’invite à danser (Bob Marley's "One love"). Une fois de plus, je retrouve l’homme que j’aimais il y a des mois en arrière. C’est à la fois drôle et agaçant, cette manie qu’il a de revenir dans les moments où je le crois disparu à jamais, mais je prends le parti de profiter de sa présence, et je danse et ris avec lui. C’est nécessaire après les dernières heures qui viennent de passer. Lui aussi parait plus heureux. Nous quittons le reggae bar, dans l’espoir de trouver un lieu plus vivant et musicalement plus optimal. C’est peine perdue. Parce que Pai, côté night life, c’est la ruine. Il y a une poignée de bars encore ouverts, soit chers, soit pas spécialement attirants. On se prend une bouteille à la supérette, que nous partageons en traversant la ville, c’est d’un calme désespérant et l’alcool aidant, ça nous fait beaucoup rire. Nous finissons par retourner un bref instant au reggae bar, pour une dernière danse un peu sensuelle. Il est deux heures du matin, nous rentrons au bungalow que nous quittons tôt demain matin. Je sais que demain au réveil, l’homme que j’aime aura à nouveau déserté. Je me préserve de l’habituel coup de blues en déterminant moi-même la prise de congé, ce soir, avant de m’endormir.






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