#3 : Hit me baby one more time


Day 54 : Orchidee House, chambre 14 – Siem Reap, Cambodge – 17h15

Notre dernière journée à Bangkok était un peu spéciale : comme évoqué précédemment, la tournée des tatoueurs de la Khao San nous a permis de rencontrer Mr Yai. J’ai accompagné Cyril pour son premier tatouage, comme mes amies de Floride l’avaient fait pour moi en août dernier. Le sien a pris un peu plus d’une heure et demie.



8h, mercredi matin, nous prenons un mini-van en direction de la frontière cambodgienne. Nous sommes une dizaine dans le véhicule, tous dans la même tranche d’âge, et l’ambiance est plutôt cool. L’itinéraire est un peu décousu : un peu trop d’arrêts inutiles… Nous arrivons à Aranyaprathet, où notre « passeur » est le mec le moins aimable du monde. Il nous réclame de l’argent avant un bonjour ou une explication. La moitié des passagers du van lui donnent quelques billets sans trop poser de questions… En fait, le gars propose de nous faire passer la frontière « plus vite », pour que nous arrivions à Siem Reap « plus vite »… Je m’en étonne un peu, lui rappelant que nous avons payer pour un trajet, avec des horaires garantis par l’agence de voyage. Une des autres passagères, une argentine, lui fait comprendre qu’elle est du même avis, de manière un peu plus virulente.

Nous partons vers le passage avec les postes de douane. Le passeur fait désormais un distingo entre ceux qui ont payé sa taxe de rapidité et nous. Nous ignorons son dédain, et partons faire la queue aux guichets de départ de la Thaïlande (15 minutes chrono), puis à ceux d’arrivée au Cambodge (5 minutes chrono, incluant l’engueulade avec le douanier qui réclame lui aussi une taxe imprévue…). Nous sommes dispensés de payer cet extra dès lors que l’argentine menace de prendre une photo pour avertir son ambassade de l’arnaque… (culotté, mais payant comme méthode).

Evidemment, c’est donc une surprise d’arriver dans la dernière file d’attente et de découvrir le reste de notre groupe quelques mètres derrière nous. Eux aussi ont l’air un peu étonnés, et vexés de voir que non, nous n’en avions pas pour deux heures d’attente en vertu de notre radinerie… Nous voici à Poipet. Le passeur nous récupère, et tel un gros connard, décide de faire partir dans un premier bus son groupe de bons payeurs. De là, l’argentine lui fait un scandale… Nous prenons le bus suivant, où elle continue de l’insulter… D’autres touristes se détournent du conflit, plus amusés par les enfants qui mendient autour du bus et à qui ils jettent des pièces sur la route… Je suis outrée par l’arrogance et le mépris de leur geste.

A cause de l’attente du second bus, nous finissons notre parcours à 20h à Siem Reap (soit deux heures de plus que ce qu’annonçait l’agence). Comme on pouvait s’y attendre, une foule de tuk tuk patientent autour de notre bus. Nous décidons d’en partager un avec les argentins. Le chauffeur nous propose de nous amener directement à un hôtel pas cher qu’il connait. Je me méfie un peu, mais il est tard, et les tarifs qu’il évoque semblent corrects. Nous arrivons à la « Villa Noproblem », les chambres sont propres et spacieuses, pour 10$ la nuit.

Nous ressortons pour manger. Le centre-ville de Siem Reap est assez condensé, et conçu pour les touristes de manière ostentatoire : les salons de massages alternent avec les restaurants proposant de la western food. Je suis un peu étonnée de constater en lisant quelques menus que la nourriture locale est plus chère que les burgers ou les pâtes… Ce soir, mon envie d’exotisme me pousse à commander un curry… au crocodile. Plutôt bon, avec une texture rappelant du poulet et un goût proche du poisson. La nuit avance et les bars s’animent : nous passons devant une boulangerie française à la vitrine prometteuse où je me glisse pour acheter notre dessert, puis devant un karaoké où je meurs d’envie de m’arrêter, oui mais voilà, Cyril est de mauvaise humeur, il est fatigué, il n’aime pas cette ville et il veut rentrer… Je ne suis franchement pas habituée à le voir si taciturne. Nous regagnons la chambre, je lui donne le gâteau que je lui ai acheté, ce qui l’adoucit un peu… Je n’insiste pas davantage et me couche.


Première journée complète à Siem Reap. En quoi cela change de la Thaïlande ? Les prix, tout d’abord. Difficile de retrouver le côté cheap que tous les voyageurs nous avaient décrit jusqu’alors. Ou peut-être est-ce propre à cette ville, lieu le plus touristique du pays ? Pour la monnaie, ils ont ce système un peu bizarre où nous payons en dollars, et où ils nous rendent la monnaie en dollars ET en riels, la monnaie locale. Un peu confusant quand il s’agit de payer, ou de faire une conversion. En tant qu’ancienne colonie française, on remarque aussi l’influence de notre pays sur le leur, par la présence de produits comme la baguette (des vraies !), du fromage (un peu moins cher et plus varié qu’en Thaïlande), du vin…

A la table du petit déjeuner, nous essayons d’établir le programme pour les prochains jours, l’attraction principale étant la visite des temples d’Angkor. Nous n’avons pas vraiment la même vision de cette visite, et alors que je m’apprête comme souvent à me rallier à son avis, le souvenir de sa mauvaise humeur de la veille me fait un peu hésiter. Je lui propose que nous passions la journée chacun de notre côté et que nous en parlions au dîner ce soir. Nous décidons aussi de changer d’hébergement dans la foulée, ayant trouvé dans la même rue une guesthouse un peu moins chic mais moins chère.

J’utilise cette demi-journée libre pour me reposer, mettre à jour mes photos sur facebook, regarder quelques épisodes de la série « Awake », et commencer le roman que j’ai acheté juste avant de quitter Bangkok, « Wicked »…
Lorsque nous nous rejoignons, l’ambiance est un peu morne de mon côté. En plus de nos changements d’humeur respectifs, je traine depuis quelques jours un mal de gorge, souvenir de Snowtown où Cyril avait eu la bonne idée de vouloir entamer une bataille de boules de neige (WTF ?). Et autre chose, les moustiques ont l’air plus féroces de ce côté de la frontière…


Ce matin, nous nous réveillons super tôt, cherchant la motivation pour nous extirper du lit et nous rendre à Angkor… Nous arrivons jusqu’à la porte de la guesthouse, où Cyril m’expose les raisons qui font que, bah, ce sera mieux d’y aller demain. Je saute sur l’occasion pour proposer une journée complète au lit, avec quelques films, un peu de musique et une ambiance infiniment plus festive que depuis notre arrivée, et nous ne sortons que pour trouver à manger.

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