VID#5 : Edge of tomorrow

16 mars, 8h17 (heure locale) – Aéroport de Manila, Philippines


En plein vol retour. Juste une parenthèse saluant que lors de ce long trajet en route pour l’Europe, la compagnie Philippine Airline m’a surprise par la qualité du transfert. Les 14 heures d’attente entre les deux avions sont rendues agréables par un petit salon avec des banquettes (presque confortables) et un copieux repas gratuit, au choix dans un des kiosques de l’aéroport. Tout va bien.


Mon dernier mois en Australie est passé plus vite encore que les cinq précédents. Avec la sensation d’avoir un compte-à-rebours pour voir, faire, apprécier, vivre. J’ai quitté mon job de télévendeuse après avoir mis de côté juste assez pour financer la fin du voyage. Je n’aimais pas l’atmosphère de ce boulot, avec l’équipe la plus sexiste qu’il m’ait été donné de rencontrer.

J’ai vécu entre plusieurs adresses, accueillie successivement par les White, Kheila et Chris. J’ai aussi passé le plus de temps possible avec Elisa et Aidan, consciente qu’ils allaient me manquer terriblement au terme de mon séjour australien.


J’ai aussi reçu la visite de Florie, qui a fait un arrêt à Surfers Paradise avant de poursuivre sa route vers la Tasmanie. J’en ai profité pour visiter avec elle le Sanctuaire de Currumbin, parc avec moultes koalas et kangourous, faire une session karaoké, quelques séances de cinéma (incluant le controversé « Cinquante nuances de Grey »… si vous voulez mon avis, ils ont réussi à faire d’un livre catastrophiquement mauvais, un film bien acceptable), et enfin, un court séjour à Brisbane. J’avais même pris des billets pour « Wicked », histoire de faire plaisir à Flo. C’était l’occasion de voir mon premier spectacle en Australie, et la qualité valait bien Londres et New York… Une très bonne surprise.

En vrac, j’ai aussi :
-visité le Casino Jupiter (sans jouer)
-fabriqué des accessoires à cheveux avec Kheila
-pris un cours de « cuisine sans cuisson »
-trouvé un petit ami pour Katy (un italien charmant, rencontré au Melbas)
-chevauché un taureau mécanique et tenu 62 secondes
-dépensé l’intégralité de mon compte bancaire australien en shopping (environ 300$)
-fait du bénévolat une soirée pour une troupe de théâtre locale
-teint mes cheveux en violet
-organisé une soirée de départ.



Cette dernière soirée a été un pic dramatique… J’étais submergée par le stress de n’avoir pas fini mes bagages convenablement, la tristesse de devoir dire adieu, et la déception que certaines personnes n’aient pas fait le déplacement.

Après quelques verres et tapas dans un bar de Broadbeach, nous nous retrouvons à Surfers. Mon humeur est plus que médiocre et je m’en prends à Chris et Elisa, avant de faire une petite pause, seule. Je marche sur la plage, absorbant tout ce que j’ai vécu ici. Puis je retourne au Melbas. Les garçons boivent et dansent à l’étage…

Stuart se plante devant moi et clame « c’est ta dernière nuit en Australie, tu n’as pas le temps pour ces conneries. Profite ». Je le regarde, puis Harley, Phil, Ty, Sean, et Katy, au bras de son cher et tendre. Les larmes montent quand je réalise à quel point ils vont tous me manquer. Katy me serre contre elle « Qu’est-ce qui t’arrive? ». Je lui réponds que tous ces visages sont associés à beaucoup de joie, de partage et de bons moments. « Alors, ce soir sera un souvenir de plus » conclut-elle.

Un shot de Licor 43 plus tard, nous sommes tous sur la piste de danse au Shooters. Je repense à cet instant, des heures plus tard, à bord de l’avion, et je ne sais pas si j’ai envie de sourire ou pleurer. Mon dernier souvenir d’Australie résume si bien ces six derniers mois. Ces personnes incroyables que j’ai rencontrées.





C’est la première fois que je termine un voyage sans une romance inachevée, alors j’ai la sensation que je progresse un peu, et que mes larmes sont cette fois plus légitimes. Je ne sais pas si je pourrais revenir en Australie, vu le coût et la distance. Je ne sais pas si ces amis resteront des amis à travers le temps, et s’ils auront un jour la possibilité de venir me voir en France. Qu’importe, je retourne d’où je viens avec tellement plus que je n’avais en partant.




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