Day 8 –
Apple guest house, chambre 3 – 16h40
La chaleur était encore bien présente hier, et je commence à
ressentir une curieuse sensation d’écoeurement à l’idée de manger. Je me limite
aux basiques et aux liquides frais, surtout après avoir testé la version locale
du Iced Coffee ou Iced Chocolate (réalisé avec du lait concentré sucré, un
délice).
Nous nous égarons un peu en revenant. Alors que nous
traversons un marché, je propose une nouvelle technique de découverte de la
ville, en bus : le réseau des bus semble assez complexe (notamment parce
que les destinations y sont indiquées mais en thaïlandais, impossible donc de
les utiliser pour les touristes). Dans l’idée, je suggère que nous prenions
n’importe quel bus, et que nous verrons bien où ça nous mène. En voici
justement un. L’engin a un je-ne-sais-quoi de folklorique, avec sa conduite un
peu chaotique à la première accélération, et une sorte de tapis rembourré à l’avant, juste
à côté du chauffeur, où l’on peut s’asseoir. Je m’y installe, invitée d’un
geste de la main par une femme. Les locaux autour semblent un peu surpris de
nous voir là d’ailleurs. Une petite fille et sa sœur ne me quittent pas des
yeux, en particulier quand je parle en français à mon compatriote.
Nous roulons dans une zone assez moche et éloignée du
centre-ville (« on va arriver à Poissy » indique Cyril). Nous
trouvons un autre marché, où nous sommes apparemment les seuls touristes
paumés. C’est peut-être une impression mais les gens me paraissent plus
souriants et chaleureux à cet endroit. Cyril en profite pour de nouvelles
expériences culinaires à base de pudding (miel, banane) et d’un jus de coco servi
dans un sachet de plastique. Nous revenons ensuite sur nos pas via un autre bus
dans le sens opposé. En réalité nous n’avons pas la moindre idée de l’endroit
où nous sommes. Nous tentons d’évaluer cela sur une carte, je demande
confirmation au contrôleur du bus. Le terminus est en fait assez proche de
notre quartier, ce qui est une fort bonne nouvelle, mes pieds le concèdent.
Le manque de sommeil se fait de plus en plus sentir et de
retour à notre chambre, je m’éclipse un instant pour vérifier mes mails,
décidée à revenir me coucher aussitôt malgré l’heure (22h). Sauf que je croise
devant la guest house, l’anglaise avec qui j’avais échangé quelques mots lors de
ma première journée. Holly part demain vers le nord du pays et compte bien
festoyer un peu en compagnie d’autres personnes de la guest house. Je discute
quelques instants avec eux et une dénommée Helen, que j’avais déjà croisé avec Cyril,
insiste pour que je les accompagne boire et danser au Happy Bar, à quelques
minutes d’ici. J’hésite brièvement. Cette fille a l’air cool, j’en conclus que
je dormirais plus tard et je remonte chercher Cyril, qui est partant aussi.
Le Happy Bar est un minuscule établissement planqué dans un coin de ruelle sombre. Notre serveur est un type adorable, qui nous explique
qu’il était moine jusqu’à la semaine dernière mais qu’il vient de se retirer
pour profiter un peu plus… L’ambiance, d’abord du reggae, change rapidement
avec un peu de musique live et une chanteuse plutôt douée. Après notre
troisième bucket (alcool servi en seau, à partager avec sa tablée), j’entonne
les refrains et danse avec Helen, sous le regard intrigué de Cyril.
A plusieurs reprises, Helen me propose de voyager à ses
côtés. Elle me dit avoir perçu quelque chose en moi, que je lui rappelle sa
petite sœur, et qu’à n’importe quel moment, si mon compagnon de voyage n’était
plus à la hauteur, je pourrais switcher, la rejoindre, faire la fête et draguer
de beaux mecs. Et c’est dire si la demoiselle sait y faire : tous les
mâles du bar l’observent avec intérêt, en particulier un séduisant globetrotter
blond originaire de Grenoble qu’elle a pris comme rencart pour la soirée.
J’admire l’attitude de cette fille, son cran, son charme. Je me sens
fondamentalement bien, en confiance, j’ai envie de m’amuser, et mon ego est indubitablement
regonflé par ce que cette jeune femme semble voir en moi. Sans oublier les
regards à la dérobée de Cyril qui sirote sa bière en bavardant avec le
blondinet, Marco.
J’échange aussi beaucoup avec ce français, quatre ans qu’il est sur les routes du Monde malgré son jeune âge. 23 ans et une maturité assez rare. Deux belles rencontres, ce soir.
J’échange aussi beaucoup avec ce français, quatre ans qu’il est sur les routes du Monde malgré son jeune âge. 23 ans et une maturité assez rare. Deux belles rencontres, ce soir.
La soirée continue, Cyril me rejoint pour un slow
langoureux. Il est un peu plus d’une heure quand nous rentrons, joyeusement
alcoolisés.
Je me sers contre lui, avec cette sensation que les trois derniers mois n’ont pas réellement existé, que les choses sont comme avant et je savoure cette sensation temporaire et délicieusement fausse.
Je me sers contre lui, avec cette sensation que les trois derniers mois n’ont pas réellement existé, que les choses sont comme avant et je savoure cette sensation temporaire et délicieusement fausse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire