Day 14 : Mint House, chambre 201 (Chang Mai) –
10h49
J’essaye de
prendre l’habitude, même si c’est désagréable, de savoir que même lorsque nous
nous endormons collés l’un à l’autre, il peut reprendre son comportement neutre
et distant dès le lendemain au réveil. Ce matin, par exemple. J’encaisse,
l’absence de caresse, de baiser, de bonjour, tout ceci remplacé par un
« je vais sur la terrasse ». Holy shit.
Non pas que
la journée d’hier ait été un déluge de tendresse et de romantisme. Mais enfin…
Pendant notre petit déj, nous nous sommes renseignés assidument sur les
compagnies de trekking du coin. Je me charge de la réservation, bombardant la
réceptionniste de questions, je parviens même à négocier le prix de la formule.
Nous regardons aussi brièvement les tarifs des cours de cuisine, ce hobby
manquant un peu à mon compagnon, mais leurs prix sont un peu dissuasifs. Puis
je perds lamentablement à une partie de billard, uniquement parce que Cyril est
un poil moins nul que je ne le suis.
Nous
déjeunons sur la terrasse, partageant un padthai, du fried rice, de l’oreo
shake et un banana cake. C’est alors que je remarque une sorte de coin cuisine
à l’entrée de la terrasse, sommaire, mais je me dis, c’est déjà ça. L’annonce
de cette option ne semble pas réjouir mon camarade, alors que je pensais qu’il
serait content d’avoir une alternative au cours de cuisine hors de prix. Oui,
mais non. Je suis saisie d’une profonde envie de le fuir le reste de la
journée… et je me laisse attendrir quelques minutes plus tard, le trouvant
devant la télé, souriant comme un gamin le matin de noël parce qu’il a trouvé
un épisode de Dragon Ball Z…
Nous partons
en vadrouille avec pour mission de lui dégoter une paire de sandales et un
téléphone. Le centre commercial est un peu loin, mais rien de scandaleux. Il
est cependant nettement moins pompeux que le Siam Center. Le téléphone est
facilement acquis, mais impossible de trouver des sandales taille 45 ici (la
pointure maxi pour les hommes ? du 41…)
Je ne me
lasse pas de déambuler à ses côtés, de nos remarques, de notre complicité
évidente dans ce genre de moments…
Je reste
bouche bée quand nous visitons une arcade de jeux vidéo : dans le fond une
rangée de cabines propose du karaoké. Quelques-unes sont occupées, par des
groupes de deux ou trois personnes qui semblent s’époumoner dans les micros
(les cabines sont parfaitement insonorisées), voire même des personnes seules…
WTF ?
Le chemin du
retour est un peu plus long, car nous contournons la ville en longeant le
canal. Nous traversons une sorte de grand parc public totalement désert. Le
cadre est somptueux, romantique à souhait et apaisant. Nous terminons par le
marché de nuit où je commande quelques crevettes frites (Cyril passe son tour
après s’être empiffré de gâteaux toute la journée).
Nous nous
isolons, à notre retour à la guest house. J’écris quelques messages, me
démotive une fois de plus pour continuer mon tome 2 (décidément), me passe un
peu de musique et fait le bilan de cette journée, un peu amère. Je ne me fais
pas aussi facilement que je le voudrais à son lunatisme. Ni à ce flou
concernant ses sentiments. Il revient, une heure après.
Alors que je
me dis que, ce soir, je pourrais ne pas avoir envie de lui, que ça aiderait
peut-être, il se retrouve près de moi, tout près, et la douceur de ses mains
éloigne mon semblant de résolution.
Edit : toujours
chambre 201 – 0h42 (année du serpent)
Journée
tranquille. Après le petit coup de blues de ce matin, la traditionnelle sieste
(ambiance « Fifty shades ») et quelques épisodes de Dragon Ball, nous
visitons un nouveau marché local, plus dense et intéressant que les précédents.
Nous observons un groupe de danseuses, un graveur de bijoux, ainsi qu’un moment
wtf quand l’hymne national retentit dans toute la ville et que la population se
fige pour l’écouter. Difficile de décrire la bizarrerie de cette situation,
quand on marche dans une rue blindée de monde et que tous se mettent « en
pause » pendant une longue minute, avec recueillement…
Nous
traversons à nouveau la ville pour atteindre notre objectif : un fabuleux
restaurant proposant un buffet à volonté. Il y a une vingtaine de minutes d’attente
pour accéder à notre table. Le lieu est en fait un immense entrepôt, sans
touriste, et avec un choix de nourriture varié et copieux. Nous liquidons
plusieurs assiettes de viandes, écumons le buffet de desserts, le tout pour un
peu de moins de 4€ par personne. Long live the king…
Une pause
digestive s’impose, nous devons refaire notre paquetage car nous partons demain
de bonne heure pour un trekking de deux jours. Oui, vous avez bien lu. Je pars
dans la jungle… Le contenu de mon sac à dos pour cette aventure me laisse
dubitative : que doit-on emmener, pour deux jours de jungle ? Mon sac
semble bien léger, malgré la quantité de trucs inutiles que j’y glisse (lecteur
mp3, ibuprofène, lingettes antiseptiques… je n’ai en revanche pas de lampe de
poche ou de crème solaire, ni de chapeau, bah tiens !).
Nous
ressortons peu avant minuit, car je suis soucieuse de célébrer le nouvel an
asiatique. Je suis apparemment la seule… Les rues sont désertes. Nous prenons
un bref cocktail dans un des rares endroits ouverts. Je fais mon décompte en
solo, Cyril compatit. Nous ne tardons pas, il nous reste tout juste six heures
de sommeil avant cette nouvelle expérience.
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