Day 13 : Mint House, chambre 201 (Chang Mai) –
8h16
J’ai un peu
insisté pour que nous prenions cette chambre, un peu plus chère que les autres,
mais qui m’évoquait un luxe considérable après l’Apple guest house et la nuit
en bus : la chambre est scandaleusement spacieuse, le lit aussi, en plus
d’être moelleux à souhait, on a une salle de bains privative et une inutile
télévision. Mon bonheur a atteint un pic hier quand, à peine après avoir jeté
mon sac à dos dans un coin de la pièce, j’ai pris une douche avec de l’eau
chaude. Oui, de la vraie. J’en sors un peu moins furieuse contre mon compagnon
de voyage.
La
réceptionniste, souriant à s’en faire mal à la mâchoire, répond à toutes nos
demandes en un temps record : code du wifi (qui ne marche pas sur mon
netbook, wtf ?), service de laverie, carte de la ville. Elle nous indique
également que l’auberge dispose d’une terrasse sur le toit…
Nous voilà
partis à la découverte du coin. Ma première impression est que la vie est un
peu plus cheap que sur la capitale. Il semble aussi y avoir plus de choix en
terme de nourritures. Nous nous arrêtons dans un resto, je craque sur une
version locale de pizza couverte d’une épaisse couche de fromage, de poulet et
de bacon. Un peu plus loin, nous prenons une coupe de glace (oui, parce qu’il
fait chaud, bien que moins humide qu’à Bangkok).
Est-ce la
présence d’eau chaude, la pizza, la discussion qui suit cette ballade ?
Nous passons le reste du jour dans la chambre, endormis dans les bras l’un de
l’autre. A notre réveil le soleil se couche. Nous inspectons brièvement la
fameuse terrasse de l’auberge, de belle taille. D’ici la ville me parait un mix
curieux de bâtiments moches et de temples somptueux. En arrière-plan, une
immense colline (ou une petite montagne, au choix) disparait dans le ciel rosé.
Le Night
Bazaar est un chaos d’objets inintéressants, sans authenticité et chers. Nous
en faisons le tour rapidement et repartons. Au bord du canal, après avoir
cherché sans succès un stand de street food appétissant, je propose à Cyril de
faire un saut dans un bar que nous avons croisé à l’aller. Par curiosité
(enfin, surtout pour lui, en fait). La version Chang Mai du bar à danseuses est
assez spéciale : une estrade lumineuse où trois jeunes femmes en lingerie
ondulent autour de barres métalliques, avec l’air de ne pas vraiment savoir
quoi faire de leurs corps. Le reste de la clientèle tombe dans le cliché de
manière affolante : hormis nous, il y a une douzaine de mâles entre 50 et
60 ans, tous bedonnants et/ou chauves. Je mets un peu de temps à comprendre le
fonctionnement du lieu : tu peux, en prenant une conso, regarder les trois
danseuses qui s’ennuient visiblement sur l’estrade. Tu peux également offrir un
verre à une autre danseuse après son show, et avoir l’immense honneur de te
faire caresser le genou pendant les dix minutes où elle boit son rhum/cola. Tu
peux même acheter un lot de balles de ping pong et les lancer sur les danseuses
« to make girls scream ». C’est… conceptuel. Nous nous limitons à
l’étape 1, détaillant la plastique et les talents de danseuses des jeunes
filles.
Notre
recherche de nourriture reste infructueuse. A deux rues de notre guest house,
il reste un stand de cocktails ouvert. Je commande un sandwich et une pina
colada. Et un deuxième verre. L’ambiance est électrique, sans que je sache trop
pourquoi, surtout après m’être dit quelques heures avant que je devais me
détacher, après le lui avoir dit ouvertement… Nous rentrons étroitement enlacés,
en se perdant un peu en route.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire