#3 : Voici le SOS d'un terrien en détresse...


Day 72 : Chambre S2, Banana House, Georgetown, Malaisie – 20h37

Je n’ai pas eu trop le temps de mettre ce récit à jour dans les jours passés. Entre les occupations journalières et les soucis de connexion internet qui m’ont amenée à délaisser mon netbook… Je reprends donc le fil tandis que Cyril s’adonne à sa demie heure de guitare « quotidienne », revendiquant que j’ai la chance d’écrire avec l’accompagnement musical d’un apollon… Je vous laisse juges.


Le chapitre Kampot s’est donc terminé sur une mémorable soirée pizza et milkshake, commandés à l’enseigne « Happy Special Pizza ». Nous mangeons, nous rentrons, nous discutons longuement, sans que rien ne se passe. Haussement d’épaules, on se met au lit et c’est là que ça devient drôle. Mon compagnon est pris d’un délire verbal où il décrit ses pensées une par une, et il y a de quoi rire. Je ne saurai retranscrire ici ses propos, parce j’étais moi-même à ce moment-là très occupée par mes sensations fortement décuplées, à l’instar de notre dernière nuit à Pattaya… La suite se déroule entre fous rires et scènes pornographiques. La seule personne qui n’a pas passé une très bonne soirée, c’est notre «colloc » (oui, parce qu’on était trois, dans le dortoir).

(Cyril, le lendemain matin : « il était pas français, le gars ? »
Moi : Je sais pas trop. Y avait quand même écrit « j’aime la sardine » en français sur son t-shirt…
Cyril : Merde ! Et j’ai dit quoi hier soir ?
Moi :
Cyril : Tu crois qu’il a compris ce qu’on faisait ?
Moi : Si tu n’avais pas expliqué tout ce que tu étais en train de faire à haute voix, certainement… Cela dit, s’il tient un blog, il a des choses marrantes à raconter. »)


Sihanoukville, c’était sympa. Nous avons trouvé une guesthouse correcte à une rue de la plage principale. Histoire de faire le tour des environs rapidement, nous réservons le deuxième jour pour une excursion en bateau. L’encadrement est un peu décevant (nos guides ne parlent pas un mot d’anglais… en fait ils ne parlent pas du tout !). Premier arrêt pour faire un peu de plongée : il manque des masques et tubas par rapport au nombre de passagers. Je me rends compte peu après que c’était une bonne chose : deux des plongeurs remontent à bord avec un pied invalide, ils ont marché sur des oursins. Un pêcheur, plus loin, en agite un le long d’une pique, la bestiole doit faire dans les 30cm de diamètre, putain de merde. Les oursins cambodgiens, faut pas marcher dessus…
Je suis désormais très prudente quant à la baignade. Pour le repas, le bateau s’arrête sur l’île la plus réputée du coin, Bamboo Island. La plage n’est pas géniale, mais l’eau est claire, très chaude… Nous y passons un long moment, avant et après le repas. Bref, une baignade fort sympathique, mais des décors qui laissent un peu sur notre faim après les paysages paradisiaques des îles thaïlandaises.

Dernier jour au Cambodge : Cyril insiste pour louer des scooters et faire le tour des autres plages de la ville (parce qu’il y en a beaucoup). Je suis un peu réticente, la circulation étant plus dense ici qu’à Kampot. La bonne nouvelle, c’est que le scooter est aussi plus léger, plus maniable et plus sécurisant. On se perd un peu en chemin, parce que le plan de la ville indique comme axe routier des espèces de lopins de terre et de cailloux impraticables en deux-roues. Nous finissons tout de même par longer deux très jolies plages, et nous nous arrêtons sur la troisième, l’eau nous semblant particulièrement attrayante. Je me baigne en sous-vêtements (parce que je n’ai pas pris mon maillot). Sur le chemin du retour, rebondissement : nous sommes arrêtés par les flics. Je me demande vaguement ce que nous avons fait…

L’officier réclame nos permis. Le permis international, précise t’il. Parce que sinon, il faut payer une amende… Le mien est planqué quelque part au fond de mon sac, et Cyril… n’a pas le permis. Le temps que Cyril (que le flic s’obstine à appeler « my husband », ce qui m’amusera mais plus tard) aille fouiller mon sac, resté à l’agence de voyages, je discute un peu avec les agents, expliquant que nous sommes des modèles de droiture en terme de vitesse, de prudence, de port de casque et de sobriété… Le flic nous laisse partir au retour de Cyril, comme quoi, un permis sur deux, ça suffisait. Nous terminons la journée par un sandwich juste avant d’embarquer dans un sleeping bus bringuebalant.


Etape 1 : 10 heures de bus (jusqu’à Siem Reap, changement de bus, achat expéditif d’un petit déjeuner dégueulasse)

Etape 2 : 5 heures de bus (jusqu’à Poipet, passage de frontière, changement pour un mini-van qui nous fait regretter le bus pour sa spaciosité)

Etape 3 : 6 heures de mini-van (jusqu’à Bangkok, la clim marche à moitié… et nous avons donc 5 heures de retard sur les horaires prévus par l’agence de voyages. Ne jamais croire les agents de voyage cambodgiens, jamais.)

Etape 4 : 45 minutes de pause durant lesquelles il faut trouver une agence, un tarif correct, un repas et embarquer dans un autre bus.

Etape 5 : 12 heures de bus (jusqu’à Surat Thani. On est crevés et on dort. De là, l’agent de voyage le plus méchant et malhonnête du monde, probablement apparenté à des cambodgiens, menace de ne pas nous emmener à destination parce qu’on ne veut pas lui acheter un autre billet de bus hors de prix. Je gueule un peu, et du coup, il nous fait juste perdre une heure à changer trois fois de van…)

Etape 6 : 5 heures de mini-van (jusqu’à Hat Yai. Re crevés, re dodo.)

Je mets 15 minutes à trouver un autre mini-van jusqu’à Penang, parce que c’est là qu’on veut aller…

44 heures plus tard, nous arrivons donc à Georgetown, nord de la Malaisie. Parce que, oui, il me reste encore quelques jours de voyage, et je regrettais de n’avoir pas pu découvrir un peu mieux ce pays, ni partager le côté fun de Kuala Lumpur avec Cyril.

Nous arrivons, épuisés, malades parce qu’on a en plus chopé une insolation lors de l’excursion à Bamboo Island (+ mal de gorge à cause de la foutue clim des bus, j’ai l’impression d’être sponsorisée par Strepsil depuis trois semaines…). Ravie cependant d’être dans ce pays, rien que pour les paysages qui deviennent franchement sympas quelques kilomètres après le passage de frontière (collines verdoyantes, falaises, différentes sortes de palmiers). L’arrivée sur l’île de Penang, où se trouve Georgetown, fait traverser un immense pont au milieu de la mer, et c’était revigorant de passer au-dessus de cette étendue bleue avec, à l’horizon, le côté propre et ultra-urbain de Penang.


La suite as soon as possible…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire