#4 : I will always want you

25 mars, 8h46

Je me réveille ce matin, de fort bonne humeur après le concert de Miley Cyrus, hier soir à Orlando.
Ce n’était pas gagné, puisque juste avant de rentrer de Clermont, j’ai eu droit à une énième crise de D, qui m’avait un peu plombé le moral.

Qu’à cela ne tienne. Je rejoins H (tiens ça faisait longtemps) à Epcot, afin de l’introduire à notre très beau film au sujet de notre très beau pays, « Impressions de France ». J’en profite aussi pour tester mon premier produit « Flower and Garden », une limonade à la violette (à savoir, la limonade ici ne pétille pas. Celle-ci était très sucrée, mais agréable avec ce petit arrière-goût fleuri).


Puis, vu que j’ai l’après-midi devant moi, j’avais proposé à Barbra de m’accompagner au ciné, voir « Veronica Mars, le film ». Ma coloc finissant son shift trop tard, c’est seule que je me rends à la séance.


Ok, j’y ai été un peu fort. J’ai passé un bon moment, mais quand tu attends un film depuis si longtemps et que c’est autant bof… bah tu y vas fort.



Il est 16h30, un peu tôt pour partir à Downtown Orlando, mais en même temps je sais que je peux avoir une mauvaise surprise avec le bus, niveau timing. J’ai eu raison. Au lieu d’une heure, il mettra 1h40 pour arriver à la station central, à quelques centaines de mètres de l’Amway Center où a lieu le concert. J’ai juste le temps de me prendre un sandwich, et la salle ouvre ses portes.


Je suis un peu perplexe quant au public que j’y trouve… Je m’attendais à des jeunes de mon âge, ou un peu plus jeunes (y en a, beaucoup même), mais la majorité est BEAUCOUP plus jeune. 14/16 ans. Il y a même des gamines qui ne devaient même pas être nées quand Hannah Montana battait des succès. J’ai un peu de mal à comprendre comment les parents, lisant partout les polémiques sur l’artiste, ont pris la décision de dépenser 400$ pour cette soirée en famille. Et en même temps, quand on voit comment ils ont laissé s’habiller leurs filles, je ne devrais pas être choquée… Je me fais l’impression d’être une petite vieille aigrie alors que je rédige ce genre d’absurdités, mais oui, concrètement hier, j’avais l’impression d’être à une convention pour pédophiles option « all you can eat » buffet.


Venons-en à ce qui m’a vraiment amenée ici. 
La salle, comme je l’avais dit lors de ma première venue, est très bien agencée. Mon coûteux siège est bien placé… Mais je me dis, étant seule, il doit y avoir moyen de se rapprocher un peu… Je me trouve, après une vingtaine de minutes de recherche sournoise, au second rang du premier gradin, à 20 mètres de la scène. Le top.



La première partie démarre. Il s’agit du groupe « Icona pop », le duo qui nous a livré l’agaçant « I don’t care » qu’on a entendu tout l’été. Dans le contexte c’est assez entrainant. Mais comme le dit leur tube, moi aussi je m’en fous, et c’est avec soulagement que je les vois se barrer après 26 minutes de show.


Il est 20h. Les danseuses font leur apparition. L’écran géant sur la scène s’ouvre sur une langue géante, un toboggan en fait sur lequel apparaît Miley, rayonnante. Non, sérieusement, elle est magnifique. Belle, souriante, énergique.



Le show est constitué en majorité de chansons du nouvel album. Seulement deux de ses anciens tubes seront interprétés (Can’t be tamed, et Party in the USA en rappel). Les tenues qu’elle porte, là aussi sujet à polémique, sont… oui, échancrées, mais surtout moches, en fait. On a le body « cowgirl », le body « feuille de canabis », la veste moumoute couleur canari, le pyjama à carreaux… Les accessoires du show pourraient avoir été conçus par une enfant à l’imagination débordante : des peluches géantes, un hot dog géant, une immense statue de chien… C’est à la fois bizarre et spectaculaire.



Je m’attendais, après les critiques de la presse, à une mise en scène décadente, et des chorégraphies provocatrices. Bon, Miley et ses danseuses se donnent une fessée à peu près toutes les deux secondes alors qu’elles twerkent avec enthousiasme, et une des chansons est interprétée sur un lit huit places où elles se tripotent un peu le soutif… Mais rien de vraiment choquant. Attention, je ne dis pas que c’était un show où j’aurai emmené une ado de 14 ans… Mais je n’ai rien trouvé de scandaleux dans les poses lascives ou les déhanchés que j’ai vu ce soir.


LE truc qui m’a gêné ? L’écran. Chaque chanson donne droit à la diffusion de films d’animations super bizarres. Genre embarrassant. Plusieurs doivent avoir été réalisés par des psychopates. Exemples ? Un dessin animé représente Miley, totalement nue, poursuivie par des loups et autres bestioles. Du coup, le perso animé de Miley se touche les seins. Dans un autre, s’articulent des dessins psychédéliques de champignons et de tête de mort. Un autre montre Miley, en image de synthèse, faisant du snowboard, tandis qu’un rayon laser la poursuit, et la frappe, transformant son visage en un mix curieux de Terminator et Double-Face dans Batman.

Un des films évoque clairement sa rupture, avec des images d’écrin renfermant un vieux bout de chewing-gum, qui devient une bague, puis à nouveau un bout de chewing-gum. Le reste de la vidéo montre une silhouette qui se pend avec un câble téléphonique, une rose morte, des cigarettes se consumant, et moultes items dans la même ambiance.


Les temps forts :

-Adore you
C’était magnifique. Vocalement parfait. Pour cette séquence, des caméras circulent dans l’orchestre, incitant les gens à s’embrasser pour apparaître sur l’écran géant. C’est mignon.

-Session acoustique
20 minutes du show se déroulent au centre de l’arène, sans danseurs, sans vidéo bizarre, juste Miley et ses musiciens et uniquement des reprises. Et oh mon dieu, que c’est beau. Je pleure à chaudes larmes alors qu’elle entonne « Summertime sadness » (c’est tellement plus émouvant que la version de Lana del Rey), je ne m’arrête pas vu que la chanson suivante est « The scientist ».
Ces 20 minutes à elles-seules justifiaient ma venue à ce concert. C’était magique.



Le tout s’achève à 10h05. Je dois maintenant sprinter, sous la bruine qui va ruiner mon brushing, jusqu’à la station de bus. D s’enquiert textuellement de mon bien-être et de mon bonheur post-concert. C’est rassurant.



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