#VID5 : Ferme - Episode 1

12 janvier, 14h46


Après un week-end consistant et un micro road trip d’une heure, me voici avec Elisa dans une toute nouvelle dimension.


Mais ne sautons pas les étapes. Vendredi soir, après la pizza entre collègues, je me laisse entrainer au Beergarden par Elisa et Aidan. Nous dansons, buvons, jouons piteusement au billard. Un néozélandais m’accoste et me paye quelques verres, sans que je puisse me décider s’il me plait ou pas. En fait, il est mignon mais il a quelque chose de non rassurant dans son attitude. Je renonce à passer plus de temps avec lui, d’autant plus que j’ai l’esprit occupé ailleurs.


Samedi, journée à Wet and Wild, le parc aquatique du coin, avec Elisa, Aidan, et mon ami Chris. La moitié des attractions me font flipper (je renonce totalement à toute tentative pour deux d’entre-elles, mais fais un effort pour le reste). C’était plutôt une bonne idée, au final, avec la chaleur terrassante qu’il fait.

Nous terminons la journée autour d’un poulet rôti et du dernier film Disney.


Dimanche, je dois rejoindre Katy et Killa pour nous rendre dans un centre équestre. Killa nous abandonnera lâchement à la dernière minute (ce qui, je dois l’avouer, me gonfle passablement). Le centre équestre est au fin fond de la cambrousse. C’est la première fois que Katy va monter à cheval, ce qui est plutôt fun. De mon côté, je crois que la dernière opportunité que j’avais eu de monter, c’était il y a dix ans, mais je constate après quelques minutes que j’ai de bons restes. La ferme est assez reculée pour que la forêt que nous traversons soit peuplée de kangourous, et c’est encore plus cool de les voir de près.

Alors que nous attendons d’être récupérées, l’animatrice nous fait une initiation au lancer de boomerang, à l’utilisation du fouet, et à la traite de vache. Tout un programme.

Je reste dans la famille de Katy le soir, ce qui devient une habitude. Je me sens bien avec eux, un peu comme s’ils étaient ma famille adoptive australienne. Je cuisine un gratin de pâtes pour les remercier de leur accueil.



Ce matin, donc, je rejoins ce qui fut mon domicile pour les deux dernières semaines. Je tire du lit Elisa, Aidan et Sam pour un petit déjeuner bref, et ma camarade allemande et moi prenons de suite la route.

Il nous faut un peu plus d’une heure pour arriver au Centre Krishna d’Eungella. Pendant les premiers instants, j’ai un énorme doute. Que suis-je venue faire ici, bordel ? Notre guide nous fait faire le tour des jardins, repérer les coins où poussent les mangues et les fleurs comestibles, elle nous met en garde contre les araignées géantes et les serpents qui tapissent le terrain (première heure, et nous croisons un python), tout en nous présentant sur le chemin les autres volontaires, qui dans un cliché commun arborent de longues barbes et dreadlocks.

Woofing : en échange de 6 heures de travail quotidien, nous avons accès à un emplacement de camping et trois repas végétariens par jour. Viande, poissons, œufs, ainsi que drogue, tabac et alcool sont proscris des lieux. Le directeur de l’endroit dégage des ondes positives à dix kilomètres avec le sourire le plus communicatif que j’ai jamais vu. Je me déride un peu. Je ne crois pas être foncièrement fermée à une nouvelle expérience, bien au contraire, j’ai juste tendance à me braquer un peu dès qu’un univers m’est tellement différent. Elisa sautille à mes côtés, accueillant chaque nouvelle avec délectation.


Il y a des réservoirs d’eau de pluie, des cours de yoga gratuit, une salle de détente d’où je vous écris actuellement (avec des volontaires qui jouent du ukulélé, et d’autres qui se font des tresses tissées dans les cheveux).

Nous avons déjeuné dans le temple, suivant un rituel pour laver nos mains, bouches, assiettes, avant et après le repas. Les vêtements féminins doivent impérativement couvrir épaules et genoux. Le port des chaussures n’est autorisé que dans les surfaces extérieures. La bouffe est clairement délicieuse, les gens sont enthousiastes, et après quelques heures, je me sens plus ouverte et réceptive. Peut-être qu’un changement radical de style de vie, même pour quelques jours, c’est ce qui me fallait.



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