Rêve#2 : Day 2



Day 2 : J'ai été réveillée cette nuit de manière brève par mes deux "room-mates", deux sympathiques allemands qui se confondent en excuse ce matin. L'appartement comporte une autre chambre, occupée par deux françaises qui proposent de partir avec elles pour m'indiquer la station de métro la plus proche.





Nous voilà parties, sous la pluie matinale. La ligne est directe jusqu'à Time Square. Alors que je sors du métro, je jubile, je m'interroge, est-ce que ce sera aussi grandiose que je me l'imagine ? Et OMG, mais oui ! Je ne sais plus où regarder, sur quel trottoir marcher. Je change de direction toutes les deux secondes, parce que j'ai aperçu une boutique qui a l'air sympa. Partout, des affiches pour les musicals, les devantures des théâtres... Les rues sont déjà pleines malgré le temps, mais je suis frappée de voir que les gens sont calmes, sereins, aucunement dans le stress quotidien que l'on peut voir à Paris. Même ceux qui vont travailler, s'écartent pour te laisser passer, te sourient, ils vont même jusqu'à demander s'ils peuvent t'aider... Broadway, le pays des musicals et des bisounours...

Sur ce, mon estomac se rappelle à mon bon souvenir. Je m'arrête pour un brunch (oeufs au plat, bacon grillé, toasts, mélange de patates et Dr Pepper... light, oui, on va quand même faire un peu attention).
Puis je reprends ma découverte. J'arrive devant le guichet TKTS (bureau de vente des tickets à tarif réduit pour les spectacles du jour), un membre du staff vient de lui-même me demander ce que je voudrais voir et me conseille de revenir vers 13h. En attendant : shopping ! Je passe par le Disneystore local, qui est un spectacle à lui seul. Puis passage obligatoire chez Forever 21, qui m'avait été maintes et maintes fois conseillé. Pour cause. C'est bien, c'est beau, c'est pas cher, et tellement spacieux qu'on ne se fait pas marcher dessus par d'autres alors que le magasin est quand même très fréquenté.

Retour chez Tkts, où l'attente est rendue très agréable par les rencontres faites dans la queue : le personnel de Tkts est bluffant, aiguillant les gens, leur expliquant à l'avance à quoi s'attendre en terme de places ou de tarifs, donnant des conseils sur les spectacles. Je patiente avec une femme d'un certain âge qui s'y connait très bien en musical. Elle m'avoue avoir vu la version de "How to succeed" avec Daniel Radcliffe et je la regarde, envieuse, avec un geste de la tête vers la nouvelle affiche du spectacle qui arbore désormais le faciés déprimant de Nick Jonas... Une heure plus tard, me voici munie d'un ticket hors de prix mais très bien placé pour découvrir le musical le plus spectaculaire du moment...

Edit du soir : Après un court moment de repos à l'appartement, je retourne vers Manhattan. Je commence vaguement à m'interroger sur le moyen à utiliser pour rentrer ce soir après le spectacle. Parce que le théâtre est vraiment juste à côté de ma sortie de métro et que le trajet ne prend que 20 minutes. Mais en même temps, c'est Harlem et déjà en pleine journée, je me sens dévisagée car beaucoup plus pâle que les résidents habituels...

Back on Time Square. La température fraîche de ce matin n'est plus qu'un mauvais souvenir et je profite de la douce chaleur pour reprendre ma découverte des rues adjacentes. La file d'attente d'adolescentes devant le théâtre qui joue "How to succeed" me fait sourire... Les queues se forment déjà devant les lieux de spectacle, en particulier ceux qui accueillent des têtes d'affiche. Je note aussi une longue attente devant les cinémas alors que la programmation semble beaucoup plus réduite que ce qu'on peut trouver dans nos complexes français au centre de Paris (six films seulement sont proposés ce soir).






Mon dîner de ce soir se compose d'une part de pizza mushrooms/peperroni et d'un énorme cupcake à la carotte. Il faudrait vraiment que je fasse attention, pas seulement aux calories mais aux finances, car pour l'instant je ne me suis pas trop posée de questions, achetant ce qui me faisait envie au moment où j'en avais envie. Sauf que la bouffe est vraiment chère dans le coin (exemple : mon breakfast de ce matin à 8$ ne m'aurait coûté que la moitié en le prenant dans Harlem).



Je m'avance vers le Foxwood Theatre pour y découvrir une file d'attente considérable. Je me décide prudemment à aller boire un dernier coca avant d'entrer et en retournant sur mes pas pour acheter la canette, je repère dans la rue qui jouxte une seconde d'entrée, mais avec personne devant hormis le mec de la sécurité. Je m'empresse de lui demander s'il est possible de rentrer de ce côté. Oui, c'est possible. Evidemment, j'éclate de rire en lui demandant pourquoi des centaines de gens se sont tous amassés de l'autre côté comme des idiots. Il rigole aussi et me dit qu'il se pose la question tous les soirs. Il désigne ma boisson et me dit que je ne peux malheureusement pas entrer avec. Je m'accoude contre la porte à côté de lui pour boire tranquillement mon coca. En attendant nous discutons. De son job, de l'attitude des touristes, de nos langues respectives. Sara, mon amie de Floride, m'avait dit que mon accent intéresserait probablement une partie de la gente masculine, et je me demande vaguement si c'est pour ça que ce gars continue de me parler avec tant d'entrain et de gentillesse. Je termine ma boisson, il sourit en me disant que notre rendez-vous a été sympathique (are you kidding me ? My first american date !). Je rejoins la salle, laissant de côté Joel et son humour dévastateur pour retenir mon souffle en détaillant le lieu, en m'en imprégnant. Le plateau, caché par une immense toile, promet déjà d'être immense. Un programme gratuit est offert à tous les spectateurs, je constate même que mes voisins de siège, des japonais, ont le leur en version asiatique... Quel accueil...

Le spectacle démarre enfin. A la hauteur de mes attentes, le groupe en live présente dès l'ouverture la musique imaginée par U2. Les personnages se succèdent, chantent, leurs voix sont assez atypiques, éloignées de ce que l'on peut entendre habituellement dans ce genre de spectacle. Mais le clou du spectacle, évidemment c'est le décor. Je n'ai jamais rien vu de tel. Tout s'harmonise autour du dessin, de l'univers du comic, les toiles et les panneaux qui s'enchaînent sont des trompe-l'oeil pour la plupart en noir et blanc... On avance dans l'histoire, et après que le héros ait reçu la piqûre de l'araignée, je brûle d'impatience de découvrir les effets spéciaux... Waouh est le mot qui convient. Peter Parker saute vraiment de mur en mur avec une aisance déconcertante. La scène suivante, "waouh" n'est plus assez puissant. Revêtu tu célèbre costume bleu et rouge, le comédien s'envolle litérallement dans la salle, survolant l'orchestre, sautant jusqu'au balcon sur de petits promontoirs installés. Dans la salle, c'est l'euphorie. L'ambiance rappelle plus celle d'un concert que d'un musical comme à Londres où les gens admirent en applaudissant sagement...



A l'entracte, je décide de marcher un peu pour découvrir Time Square de nuit. Pour la millième fois depuis mon départ, je me sens bouleversée d'être là, d'avoir cette chance... Difficile de mettre des mots que cette réalité qui a été un fantasme pendant tant d'années. Bref, je retourne dans la salle. Joel a disparu mais son collègue (tout aussi charmant) m'explique que la seconde partie est aussi bluffante. Je confirme ! Les chorégraphies aériennes dépassent l'imagination. Pendant un moment, je me dis que l'acrobate qui effectue les figures ne peut pas être le même gars qui depuis le début a le rôle principal : comment peut-on avoir autant de compétences en une seule personne ? Sauf que... Si, c'est bien lui. Le final où il ne porte plus son masque est le coup de grâce. He's. So. Hot. Il a d'ailleurs droit à une standing ovation méritée. Je sors du théâtre, rejoignant la sortie des artistes où j'espère croiser ce jeune homme. Joel et son collègue sont là, hilares, essayent de me parler en français... Reeve Carney sort de sa loge, me signe mon programme et accepte de poser avec moi. Il est temps de retourner à l'appartement.

Harlem, la nuit. Je croise à la sortie du métro une jeune femme et sa petite fille qui galèrent avec un chariot, je leur file un coup de main. La femme me remercie, je vois qu'elles partent dans ma direction, ce qui m'arrange bien : je n'aurai pas à marcher seule jusqu'à l'appartement. En nous séparant à l'angle de la rue, elle me remercie encore une fois, me souhaitant d'être "blessed by Jesus", me laisse son numéro au cas où j'ai besoin de quoi que ce soit, et je rejoins sans encombre mon logement. Mes room-mates allemands et moi nous racontons notre journée. Je boucle ma valise et leur souhaite une bonne fin de séjour. Demain, départ très tôt.

1 commentaire:

  1. Je suis devant pékin express....rien à voir! Plus de photos, j'ai envie de rêver encore...

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