#3 : Fly me to the moon


Day 31 : Lazy Movies Bar, Koh Panghan – 18h04


Full Moon day. C nous a rejoint au petit déj pour determiner nos plans pour la journée. Nous convenons de nous retrouver vers 18h pour un encas, l’achat de boissons et la préparation de nos artifices pour la fête.

La ville entière semble en ébullition, les rues fourmillent de monde. Cyril et moi commençons par établir ce que nous comptons faire après la fameuse fête. Nous quittons Koh Panghan dès demain, tous les ferries affichant complet pour le jour suivant. Nous trainons un peu de boutique en boutique, achetant des accessoires de cheveux et de la peinture fluo pour le corps, maquillage obligatoire pour la fête de la Full Moon. Il est déjà tard quand nous terminons cette ballade, je n’ai malheureusement plus le temps pour une sieste et je me prépare pour la soirée.

Nous rejoignons C pour un padthai, puis nous établissons notre atelier peinture sur corps à l’entrée des bungalows, dans l’espoir de retrouver la bande de filles d’hier. En effet, Sonya et deux autres de ses copines sont en plein barbecue. Très vite, elles nous amènent un énorme plat de poisson grillé et des shots. J’évite de boire dans un premier temps pour me concentrer sur la confection de tatouages temporaires phosphorescents, une des traditions de la Full Moon Party puisque toute la plage est éclairée avec ce genre de néon violet spécifique…
Chacun y va de sa proposition, je me contente de demander quelques mèches roses dans mes cheveux, et une ligne d’étoiles multicolores qui remontent le long de ma jambe. Cyril arbore rapidement une crête rouge fluo, des symboles de guerrier aborigène, l’empreinte de mes mains sur son torse… Une des filles inscrit en thaï sur son bras « je suis marié », m’indiquant d’un air complice qu’ainsi je n’ai rien à craindre des jeunes locales en recherche de boyfriend… Sonya inscrit sur son bras le prénom de C, visiblement déterminée à partager son lit pour la nuit. Gratuitement, précise-t’elle. Il lui suffira de lui offrir son repas du lendemain. C semble un peu réticent, mais il accepte pour l’heure un relooking : il reparait vêtu d’une jupe fluo ultra courte et d’un top assorti…
Nous sommes rejoints par les autres filles, et quelques mecs occidentaux (« Papa » que nous avons rencontré hier, le « boyfriend » de Gaeb, la fille au scooter, ainsi qu’un italien aux biceps colossaux).

Je danse avec Sonya sur du Katy Perry, sous l’œil très intéressé de l’italien en question. Je pense d’abord qu’il souhaite s’offrir les services de ma nouvelle copine, mais il vient assez vite à me demander si un des deux garçons que je peignais avec entrain est mon petit ami. Déçu par ma réponse, il exprime de manière assez directe son envie de m’embrasser. Puis il demande à Cyril s’il est jaloux… Tout ceci est un peu déstabilisant. Cyril m’invite à danser, de manière lascive, déjà franchement pompette et à la fois flatté et agacé par l’insistance du rital.

Les garçons préparent deux énormes buckets sur le trajet, à base de soda, de whisky et de vodka. Plus nous approchons de la plage, plus il est devient difficile d’avancer. Je sens les effets de l’alcool et décide de me restreindre un peu, observant la descente assez poussée de Cyril. Lorsque nous atteignons le sable, l’ambiance est démente. Je bloque un long moment sur les jeux de lumière, les néons, les lasers, les inscriptions en lettres de feu, tout le long de la rive. Et les énormes groupes de danseurs amassés devant chaque bar. Nous choisissons l’un d’eux, nous glissant parmi les fêtards, plusieurs fois arrosés par des débordements de buckets au passage. L’italien nous retrouve dans la foule, un peu collant et entreprenant. Cyril m’entraine plus loin sur une estrade pour danser. La vue d’ici est complètement folle…

Sur le coup de 23h, mon cher et tendre est définitivement drunk. Et il éprouve l’envie irrépressible d’aller au Green House Movies qui projette un film avec David Hasselhoff. WTF ? Je meurs littéralement de chaud et je ne dis pas non pour m’éloigner un peu de ce survoltage festif, mais je sais que la contrepartie, malheureusement, sera de renoncer à la compagnie de C et Sonya. Nous nous éloignons. Cyril titube clairement, je le saisis par la taille. Sortir de la plage prend un temps fou parce qu’il s’arrête tous les deux mètres pour discuter avec des gens. A vrai dire, je le trouve terriblement drôle, dans cet état. Qui plus est, il a pris le pli de parler anglais durant la première partie de la soirée et ne veut plus revenir en version originale. Nous continuons donc la discussion comme ça… Dans le bar, il s’écroule sur une chaise. Le lieu a déprogrammé le film avec Hasselhoff et nous nous remettons mal de cette affreuse nouvelle. J’ai un moment d’égarement en analysant mon état, franchement peu frais, et celui de mon compagnon, bien pire encore.
Nous retournons sur la plage, devant un reggae bar, plus calme, et nous nous posons sur la plage. Cyril somnole la tête sur mes genoux. Soudain, il se lève, s’avance pour uriner dans l’eau, manque de tomber. Je le tiens par la taille en riant. Quand il se retourne, il me demande d’un air déterminé de le gifler. WTF numéro 2 ! Selon lui, c’est le meilleur moyen pour qu’il se réveille. Il insiste… J’obéis, ne sachant si je dois contenir mon geste. Il a beau dire qu’il se sent mieux, son pas est toujours chancelant. Tout autour, les gens commencent à tomber, à vomir, et nous avançons en zigzagant pour ne pas glisser sur les cadavres de bouteilles de bière. Il est pratiquement 2 heures du matin. Nous marchons finalement vers le bungalow où je compte mettre Cyril au lit malgré ses protestations.

Il s’écroule sur le lit. Nous discutons, toujours en anglais… Finalement il se relève, se rhabille, motivé pour ressortir… Nous croisons C et Sonya qui rentrent à leur tour, et qui changent d’avis pour continuer la fête avec nous. Cyril a beau m’assurer qu’il va parfaitement bien, j’ai un doute. Nous nous perdons dans la foule pendant une vingtaine de minutes, ce qui m’agace prodigieusement… Je reste avec Sonya, à repousser une demie-douzaine d’individus ivres et transpirants qui veulent danser avec nous. Je boude un peu quand Cyril et C finissent par nous retrouver, mais ma mauvaise humeur est dissipée par un feu d’artifice et une danse langoureuse sur « Gangnam style »…(romantisme garantie)… Sur le coup de 5h, la pluie commence à tomber, de plus en plus drue. Nous rentrons un peu précipitamment, sans savoir ce qu'il adviendra de nos camarades...

Ce matin, nous refermons nos sacs, l’esprit un peu en vrac, et nous trainons depuis de bars en restaurants. Je me sens un peu nauséeuse, par intermittence, et surtout épuisée, mais très contente de ma soirée. Je somnole devant des comédies romantiques américaines  en grignotant pizza et milkshake au snickers…
Nous prenons dans les prochaines heures un bateau de nuit pour quitter Koh Panghan, à la découverte d’une autre île sur la côté ouest cette fois : Koh Lanta.

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