#3 : I got a feeling...


Day 27 : Lazy Movies Bar, Koh Pahngan – 22h03


Représentez-vous un bar tout en bois avec des écrans géants, et des sièges, tous plus kitschs les uns que les autres. Eclairage tamisé, ventilateurs pour rafraîchir l’air nocturne. Sur les écrans, diffusion d’un divx du « Hobbit », dans une qualité plutôt moyenne, mais je ne pense pas que cela influe réellement sur le fait que non, cette histoire d’elfes et nains qui se battent sur des montagnes, ça ne m’interpelle pas.
Je suis cependant heureuse, sincèrement, tapotant sur mon clavier du fond de ce canapé à imprimé léopard (c’est Cyril qui a choisi). Pour la première fois depuis que j’ai commencé ce voyage, j’ai un vrai coup de cœur pour le lieu. D’instinct. D’autres villes m’ont charmée, mais celle-ci l’a fait immédiatement, en apercevant la côte, du bateau.







Ce matin, nous nous éveillons tranquillement (je me suis endormie hier soir après les trente premières minutes de « Cosmopolis »). Petit déjeuner à base de brioche fromage/bacon et chocolat/noix de cajou. Nous envisageons notre départ pour Koh Pahngan, île à une centaine de kilomètres au nord de notre position. Je pensais que nous ne partirions qu’à la nuit suivante, mais Cyril avance le fait raisonnable que plus tôt on y sera, plus on aura de chance de trouver un logement.

Nous prenons donc un billet pour le prochain ferry. La traversée se passe sous une pluie battante. Au fur et à mesure que nous approchons de l’île, la mer devient de plus en plus turquoise… Au loin les plages semblent immaculées, et désertes à cause du temps médiocre… La vue est assez saisissante.



A peine débarqués, un taxi nous accoste, nous lui indiquons le sud de l’île, là où ont lieu les festivités pour la Full Moon Party qui survient dans 3 jours. De là, je cherche avec ardeur un hébergement. Trouver une chambre en cette période de fête, dans un budget raisonnable qui plus est, c’est pas gagné. Je croise des réceptionnistes m’annonçant des chambres à 2500 bahts (environ 60€, et 6 fois notre budget habituel), d’autres qui ont bien de la dispo mais pour une nuit seulement, mais la plupart sont complets. Le miracle survient au bout d’un chemin boueux, quand une femme m’annonce avoir un bungalow libre pour les 4 prochains soirs, pour la somme fort raisonnable de 400 bahts la nuit. Je récupère Cyril, nous vérifions le bungalow, qui est perché au sommet d’un escalier tortueux, mais franchement sympathique : petite terrasse de bois avec vue sur la mer, lit spacieux, salle de bains incluse, le tout bien plus propre que certains de nos précédents logements. Et nous sommes à 300 mètres de la plage. Je jubile.

Le trajet en taxi m’a donné un petit aperçu de l’île, et en continuant notre découverte à pied, je vais de surprise en surprise. Nourriture très variée (à cause des touristes du monde entier, mais aussi des commerçants venus d’Europe qui ont choisi de s’installer dans ce coin de paradis), les prix sont moins exorbitants que ce que je pressentais, les bars invitent à la fête… Nous marchons jusqu’à la plage où la grande soirée a lieu. Difficile d’imaginer cet endroit envahi de monde, car pour l’heure c’est agréablement calme.

Nous terminons donc la soirée de manière soft : film et pizzas ! J’ai demandé au serveur de customiser celle de Cyril avec du bleu, malgré le tarif, parce que je sais que cela lui manque un peu. Il reste encore une heure de film et je l’observe à la dérobée. Depuis Phuket, j’ai l’impression d’un léger changement dans son attitude, dans sa prévenance, dans ses regards. Je ne m’égare pas dans des illusions qui seront forcément déçues ensuite, mais il est plus facile de prétendre être un heureux couple quand je ne suis pas la seule à jouer le jeu. 

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