30 juin, 7h31
La semaine a filé à grande allure avec
une sorte de règle de conduite :
interdiction-de-rester-chez-moi-à-déprimer. Oui, souvenez-vous, l’ombre au
tableau, mes pensées récurrentes envers quelqu’un que je ne nommerais pas mais
que beaucoup auront reconnu (non, je ne parle pas de Voldemort).
Je suis donc sortie presque chaque soir, avec plusieurs conséquences : mon portefeuille me demande de
freiner, ma balance aussi, j’ai définitivement besoin d’anti-cernes, et mes
interactions sociales ont pris une tournure différente.
Mardi soir ? Après la pool party
sous un soleil de plomb, mon cerveau m’incite à une occupation courte et calme
avant d’aller me coucher. Je négocie une soirée « film » avec Sandra,
qui rétorque qu’il y a une sorte d’apéro organisé chez un collègue de la
boulangerie. J’accepte qu’on y passe, disons une petite demie heure… Pour
finalement rentrer chez moi à 2h, un peu pompette mais ravie. Allez donc
comprendre pourquoi je termine cette soirée en larmes dans les bras d’Emanuela…
Mercredi… Je suis toujours off, suite à
mon échange de planning. Et pas au top de ma forme. Ce qui ne devrait pas
durer, puisque c’est le soir que toute la bande de français a choisi pour se
rendre au Chillers, ma boîte préférée de la ville ( = musique généraliste
kitsch et terrasse sur le toit avec vue imprenable sur les immeubles autour…).
J’en suis à me dire que ça fait beaucoup de temps passé avec des français,
quand Sandra, Yann et moi nous retrouvons pour choper le taxi. Le véhicule est
déjà fâcheusement plein. On s’entasse, comme les fois précédentes, mais malgré
nos efforts, il manque encore de quoi accueillir 5 passagers. Une voix
nasillarde se fait entendre derrière moi, clamant avec dédain que « ceux
qui n’ont pas réservé doivent descendre ». Par principe, je n’aime pas
rester là où je ne suis pas la bienvenue (sauf pour faire chier, mais là, je ne
suis pas d’humeur et range juste la fille en question dans une case de mon
cerveau). J’entraine mes deux condisciples vers un autre véhicule, où un groupe
de joyeux mexicains/colombiens nous accueillent à bras ouverts, avec playlist
latino bruyante à l’appui.
Le Chillers est fidèle à mes souvenirs,
quoi que… C’était aussi petit, cette terrasse, l’été dernier ? Ou alors c’est
juste qu’il y a trop de monde ? La piste semble peuplée de cast members en
état d’ébriété. Les français en tête, d’ailleurs, s’agitant et lançant des
pogos tels des ados lors de leurs premières cuites. Je reste un peu à l’écart,
et alterne discussions et danses lascives avec Yann.
Jeudi ? Je décline une énième soirée
au CowBoys. Je suis encore de fermeture toute cette semaine et n’ai pas envie
de bâiller devant chacun de mes visiteurs. Ce sera donc mon « soir off ».
Last but not least, vendredi : j’ai
souvent entendu parler du « partybus » depuis mon arrivée. Le
principe est simple : un bus faisant à la fois taxi et dance floor part
pour le centre ville, le tarif incluant le transport et une entrée en club.
Juste avant, ma colloc canadienne, Dixie,
m’intercepte dans notre salon, armée d’une bouteille de rosé dont elle me
propose un verre. On parle de tout et de rien, de nos ex, elle remplit à
nouveau mon verre, on écoute de la musique (une playlist aléatoire qui diffuse « Mmmbop »,
ou « Wannabe », ça gère, non ?). En fait, Dixie a décidé de
finir ce soir sa bouteille de vin format géant, parce que c’est bon et pas
cher, dit-elle. Inutile de décrire dans quel état je rejoins finalement Sandra
pour aller attendre le fameux bus…
Nous voici donc au Vain, que j’avais déjà
visité l’an dernier et ne m’avait pas laissé un souvenir de fou. Notre groupe
actuel, franco-mexicain, est visiblement en mode séduction. Je me dis donc que
ça tombe plutôt bien quand cet américain aux longues boucles brunes s’approche
furtivement pour m’attirer à lui. Nous dansons pendant environ une demie heure,
pendant laquelle je cherche Sandra des yeux, sans succès, et tente d’avoir une
conversation avec mon cavalier, sans succès aussi (note pour plus tard :
danser à côté des enceintes ? nope). Je décide de faire le tour de la
salle pour retrouver ma camarade, suivie par Andrew, qui une fois dans un coin
plus sombre, me glisse à l’oreille qu’il aurait aimé prendre mon numéro mais
que ça déplairait terriblement à sa copine… Je le remercie donc là, et aperçois
enfin Sandra. Ma pote semble ne pas passer la meilleure soirée (je n’ai pas les
détails mais elle a apparemment reçu une remarque désobligeante d'une collègue. Nous restons donc dans le coin lounge à
discuter. Je m’occupe comme je peux, puérilement : je comptabilise le
nombre de fois où nous nous ferons aborder pendant la demie heure restante.
Sandra : 7, moi : 5.
De retour à Vista Way, j’ai un moment d’hésitation.
Parce que, pour la première fois depuis un moment, il y a « quelqu’un »
que j’aimerais voir, ne serait-ce qu’un instant, pour lui raconter ma soirée
approximative, et espérer une étreinte réconfortante. Il est 3h05… Tant pis, je
tenterais demain.
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