VID#5 – 4. Je vais bien ne t’en fais pas

5 octobre – 16h31

Armée de mon tout nouveau téléphone, et comme vu dans le post précédent, d'un logement, je me sens d’attaque en ce jeudi. Il est temps de socialiser un peu, et les employés de l’auberge sont assez convaincants avec leur formule « club + 2 consos » à 5$.

Alors, c’est trois italiens et trois français qui partent en boîte… 

On se rend au Melba’s, un bar dansant à quelques minutes de l’auberge. J’ai un vrai coup de cœur, assez immédiatement, entre la musique cool, l’écran géant au mur qui diffuse des clips, et surtout, mais oui, un taureau mécanique !

On discute, on danse, on prend un verre. J’observe la foule locale, un peu interloquée. Les gens sont beaux. Mais allez savoir pourquoi toutes les filles sont vêtues comme ça ? Dévêtues serait un terme plus cohérent.

Un peu plus tard, mon «date » (appelons-le … Sk) débarque avec sa bande de potes. Putain qu’ils sont nombreux. Bah ouais, 14, quand même.

Sk m’invite rapidement à danser, et j’égare mon petit groupe franco-italien dans la foule. Au moins, je ne suis pas seule, c’est le cas de le dire. Mon date a l’air plus qu’heureux de me présenter tous ses potes, qui eux me regardent curieusement. 

La play-list est tout à fait orlandesque, et je ne sais pas si ça me fait mal ou plaisir. Peut-être qu’on s’en fout, en fait.

Vers 3 heures du mat’, nous nous sommes glissés dehors pour une pause cigarette. Trois autres potes de Sk nous suivent. « On va au strip-club ? » lance l’un. Mon cavalier m’adresse un regard inquiet, lorsque je réponds avec enthousiasme « Oui, si c’est pas trop cher ».

L’endroit où nous nous rendons est plutôt classe. L’hôtesse au guichet me laissera entrer gratuitement (je ne sais pas si c’est parce que je suis une fille, ou si c’est en vertu de l’heure très avancée). On s’installe près de l’estrade. Une jeune asiatique avec d’énormes faux seins déambule sur scène. A l’étage, on peut voir les clients se payant des danses privées. Les garçons débattent sur le sujet, sauf Sk qui semble plus préoccupé par ma présence ici. De mon côté, je kiffe le moment. J’apprécie le côté atypique de ce « rencard », l’attitude prévenante de Sk, et le fait d’avoir l’impression de m’amuser vraiment pour la première fois depuis… pff. Longtemps.

Sur le chemin du retour, Sk nous offre une pizza. Je suis la moins ivre du groupe, et la seule à me souvenir de la direction de l’auberge. Une fois rentrés, sans que je comprenne où ils se sont envolés, le reste de la bande a disparu. Je suis seule face à cet adorable australien.

Une voiture passe dans la rue, la musique à fond. Pourquoi, Univers, pourquoi ? La chanson jouée, c’est « Say something ».