Un rendez-vous désormais
incontournable… si le budget le permet.
Le programme est plus ou
moins le même que l’année dernière, hormis que je me sens moins
« combattive » et motivée à pourchasser le groupe partout dans
l’espoir d’une photo… Pas que je sois moins fan, mais parce que je serai avec mon
amie Katie pour la plupart des évènements, et qu’elle est plutôt dans le camp
des fans réservées qui apprécient le fond de la salle.
Vendredi, après avoir
récupéré mon pass pour le week-end, première file d’attente. Il s’agit des
photos de groupe. Les gens ont l’air plus détendu que l’année dernière. Le
groupe aussi. J’adopte un air faussement détaché au moment de serrer la main de
Taylor et Ike (Zac est déjà assailli par un groupe de 6 demoiselles). Je me
demande vaguement si j’aurai toujours ce sentiment de jubilation et d’euphorie
à proximité d’un d’eux (et les trois réunis, c’est encore pire).
Deuxième file, pour les
« lectures » : rappel, il s’agit d’un moment informel où chacun
des frères se livrent à une explication sur leur processus créatif. Taylor
aborde des anecdotes racontées par des fans sur leur histoire avec une des
chansons (super sujet, si vous me demandez). Ike dissèque quelques chansons de
l’album « This Time Around » (mon préféré, avec notamment un moment
passé à écouter uniquement les chœurs sur « Bridges of stone »…
C’était magnifique). Zac rejoue la même carte que l’an dernier en enregistrant
une nouvelle chanson sur scène. J’ai l’impression que ma mâchoire va se
décrocher après ces trois heures tellement à part.
Mes hôtes, Justin et
Katie, m’emmènent dîner à Brookside, quartier chic de Tulsa, dans un resto
italien très sympa. Ils viennent d’acheter leur maison, quelques mois après
leur mariage en août dernier.
Le lendemain, journée
file d’attente. Je croise en route quelques copines des années précédentes
(Vanessa, Chio, Carolyne). Il fait une chaleur intenable. Fait assez unique
pour être souligné, le groupe n’aura qu’une demie heure de retard pour
l’évènement suivant, le State of the Band, où ils abordent les projets à venir pour
l’année. Pas de tournée mondiale en vue (une énième série de concerts est
prévue pour les US). Ils en profitent aussi pour remettre des récompenses pour
diverses catégories qu’ils avaient annoncés quelques semaines auparavant :
fan MVP, meilleur lipdub, ou encore meilleure photo en mode paparazzi.
Dans la foule, une femme
m’aborde, m’appelant par mon prénom. Ohmondieu ça me revient, je l’ai
rencontrée, ainsi que sa fille, quand je bossais à Epcot. J’hallucine
complètement qu’elle se rappelle de moi et de mon prénom, et j’ai un pincement
au cœur quand elle ajoute que j’étais faite pour ce job et que je devrais
refaire un programme… Si seulement.
C’est enfin l’heure du
concert. Je me trouve à une distance appréciable, troisième rang. Je suis un
peu étonnée par la setlist, qui comporte beaucoup de titres extraits des Eps,
quasiment aucune chanson des albums. Le show dure un peu plus d’une heure, trop
court à mon goût, et je me console un peu à la fin quand Ike me serre
vigoureusement la main avec un large sourire.
Je m’attarde sur des
détails pour les fans qui me lisent (sait-on jamais) : j’ai été choquée et
déçue de constater que pendant le solo d’Ike, plusieurs personnes ne jugeant
pas la chanson digne d’intérêt se sont mis à parler. C’était assez fort pour
être remarquable, et je n’ai pas compris que des fans parmi les plus fervents
se permettent un tel manque de respect.
Je ne reviens pas sur la
setlist, puisque beaucoup ont pu voir le show en streaming ce soir-là.
Ah, et pour l’anecdote,
de son côté de la salle, Katie a pu assister à une demande en mariage : un
jeune homme s’est agenouillé devant sa copine en plein « Lost without
you »… !
(Message à quiconque
penserait à m’épouser : un concert des H n’est définitivement pas le lieu
où je veux vivre ce genre de moment. Merci).
Nous ressortons, le temps
que le staff nettoie la salle pour l’afterparty (je disais, le programme était
très similaire à celui de l’an dernier). Dehors, c’est le drame. Il pleut des
trombes, et il n’y aucun endroit où s’abriter. Même avec des parapluies, la
masse de fans se retrouvent trempés en quelques minutes. Du coup, je suis
plutôt furieuse quand ils réouvrent la salle, une heure plus tard… J’entends un
peu partout des gens annoncer qu’il y a une alerte tornade sur la ville… Katie
doit repasser me prendre quand je l’appelle. Entre le fait que je ne veux pas
lui demander de venir tard et de conduire si c’est risqué, et le fait non
moindre que je suis trempée comme un rat et qu’avec l’air conditionné je vais
choper une pneumonie, je me dis que ça ne vaut pas le coup de rester. Surprise,
au moment où je sors, j’aperçois Taylor, sur le point de commencer son mixage
pour la fête. C’est plutôt ironique, car tout le monde se presse autour de la
scène, et lui s’installe à la régie, en fond de salle, où personne ne s’attend
à le trouver. Il serre la main des quelques fans présents (moi y compris), et
nous lance un air contrit devant nos visages trempés et nos fringues qui
goutent sur le sol (« it’s crazy ! » he said. Oui, merci).
Le trajet en voiture pour
le retour, c’est Survivor. Le ciel se marbre d’éclairs en continu, la pluie est
apocalyptique, et je ne sais pas comment Katie parvient à manœuvrer le véhicule
sans nous tuer.
J’ai en contrepartie
manqué le set de DJ Taylor en mode bourré. Bon, je m’en remettrais.
Dimanche. J’accompagne le
couple à l’église. Grosse surprise : leur service se fait dans un bâtiment
qui a tout d’une salle de concert, avec une foule compacte de 5000 personnes,
des écrans géants, un groupe de rock pour les cantiques en mode karaoké, et une
ambiance qui incite à la conversion. Les gens sont tous super accueillants et
gentils, nous sommes dans la foulée invitées à une « wedding shower »
l’après-midi même.
Pour ceux qui se
demandent, la future mariée invite ses copines, et elles lui constituent son
trousseau en amenant des cadeaux (vaisselle, ustensiles de cuisine, objet
déco). J’ai totalement l’impression de me trouver à Wisteria Lane, entre le
style impeccable des invitées et les petits fours « à la crème italienne »,
le tout très distingué. La maîtresse de maison s’ectasie de m’avoir chez elle
et promet de me trouver un mari tulsan pour ma prochaine visite. Why not.
Sur le chemin du retour,
Katie propose un saut chez Goodwill, où j’achève de me ruiner.
Nous reprenons ensuite
notre Hanson weekend en partant pour le Hop Jam, le festival Bière et Musique
lancé par le groupe l’année dernière.
Devant le succès de la
précédente édition, les brasseurs invités ont prévu large pour les stock de
bières. J’achète une Mmmhop au passage. Nous croisons dans la foule Walker
Hanson, que Katie connait déjà, et il reste discuter avec nous un bon moment.
Il a l’air de trouver super cool que je revienne ici depuis la France
(« you’re so adventurous » he said. Wow. Merci.).
Le concert sera
particulièrement cool, avec une setlist au top (Been there before, And I
waited, Hey, Madeline, Minute without you, Thinking of you, Get the girl back, Lost
without eachother, Rollercoaster love… J’en
oublie, mais que du lourd !). J’essaye de faire abstraction de ces quelques
individus dans le public, ouvertement bourrés. Difficilement contournable à un
concert gratuit en plein air avec bière à volonté en option.
Nous sommes déjà lundi, et il est temps de repartir. Mon vol est en
fin d’après-midi, et je patiente durant la journée avec quelques fans devant
les studios 3CG. C’est un défilé de toute la famille (les parents, puis
Jessica, Zoé, Zac, Ike et un de ses fils, Taylor et Natalie… ça n’arrête pas). Je
n’ose pas intercepter Zac durant ses nombreuses allées et venues, le voyant
occupé de façon évidente. Il finira par nous proposer une bouteille d’eau
fraîche alors qu’il nettoie des glacières avec ses sœurs. Je ne sais pas si
c’est parce que j’ai la décence de ne pas lui demander de photo, mais il
m’adresse plusieurs sourires radieux les deux fois suivantes alors qu’il passe.
A la fin de la matinée, je me résous : pas de meet and greet surprise
aujourd’hui. Tant pis.
Carolyne (avec qui j’ai passé une bonne partie de la journée) me conseille
de prendre une des navettes au Hyatt pour rejoindre l’aéroport, nettement plus
pratique que le bus local. Sans scrupule vu qu’elle y a passé son week-end et
ne prendra pas la navette ce soir.
Alors que je passe le contrôle à l’aéroport, avec déjà ce sentiment de
mélancolie qui m’envahit, l’agent de sécurité devine, avec un sourire :
« Vous avez fait tout ce chemin depuis la France pour voir les
Hanson ? ». Je lui rends son sourire. « Ce n’est pas juste
Hanson. C’est Tulsa ».
Ma destination favorite dans ce pays, et si je ne suis pas vraiment
triste, c’est que je suis en ce moment en vol pour la seconde.
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