USA 2015 : Hansonday



Un rendez-vous désormais incontournable… si le budget le permet.
Le programme est plus ou moins le même que l’année dernière, hormis que je me sens moins « combattive » et motivée à pourchasser le groupe partout dans l’espoir d’une photo… Pas que je sois moins fan, mais parce que je serai avec mon amie Katie pour la plupart des évènements, et qu’elle est plutôt dans le camp des fans réservées qui apprécient le fond de la salle.

Vendredi, après avoir récupéré mon pass pour le week-end, première file d’attente. Il s’agit des photos de groupe. Les gens ont l’air plus détendu que l’année dernière. Le groupe aussi. J’adopte un air faussement détaché au moment de serrer la main de Taylor et Ike (Zac est déjà assailli par un groupe de 6 demoiselles). Je me demande vaguement si j’aurai toujours ce sentiment de jubilation et d’euphorie à proximité d’un d’eux (et les trois réunis, c’est encore pire).
Deuxième file, pour les « lectures » : rappel, il s’agit d’un moment informel où chacun des frères se livrent à une explication sur leur processus créatif. Taylor aborde des anecdotes racontées par des fans sur leur histoire avec une des chansons (super sujet, si vous me demandez). Ike dissèque quelques chansons de l’album « This Time Around » (mon préféré, avec notamment un moment passé à écouter uniquement les chœurs sur « Bridges of stone »… C’était magnifique). Zac rejoue la même carte que l’an dernier en enregistrant une nouvelle chanson sur scène. J’ai l’impression que ma mâchoire va se décrocher après ces trois heures tellement à part.

Mes hôtes, Justin et Katie, m’emmènent dîner à Brookside, quartier chic de Tulsa, dans un resto italien très sympa. Ils viennent d’acheter leur maison, quelques mois après leur mariage en août dernier.

Le lendemain, journée file d’attente. Je croise en route quelques copines des années précédentes (Vanessa, Chio, Carolyne). Il fait une chaleur intenable. Fait assez unique pour être souligné, le groupe n’aura qu’une demie heure de retard pour l’évènement suivant, le State of the Band, où ils abordent les projets à venir pour l’année. Pas de tournée mondiale en vue (une énième série de concerts est prévue pour les US). Ils en profitent aussi pour remettre des récompenses pour diverses catégories qu’ils avaient annoncés quelques semaines auparavant : fan MVP, meilleur lipdub, ou encore meilleure photo en mode paparazzi.
Dans la foule, une femme m’aborde, m’appelant par mon prénom. Ohmondieu ça me revient, je l’ai rencontrée, ainsi que sa fille, quand je bossais à Epcot. J’hallucine complètement qu’elle se rappelle de moi et de mon prénom, et j’ai un pincement au cœur quand elle ajoute que j’étais faite pour ce job et que je devrais refaire un programme… Si seulement.
C’est enfin l’heure du concert. Je me trouve à une distance appréciable, troisième rang. Je suis un peu étonnée par la setlist, qui comporte beaucoup de titres extraits des Eps, quasiment aucune chanson des albums. Le show dure un peu plus d’une heure, trop court à mon goût, et je me console un peu à la fin quand Ike me serre vigoureusement la main avec un large sourire.
Je m’attarde sur des détails pour les fans qui me lisent (sait-on jamais) : j’ai été choquée et déçue de constater que pendant le solo d’Ike, plusieurs personnes ne jugeant pas la chanson digne d’intérêt se sont mis à parler. C’était assez fort pour être remarquable, et je n’ai pas compris que des fans parmi les plus fervents se permettent un tel manque de respect.
Je ne reviens pas sur la setlist, puisque beaucoup ont pu voir le show en streaming ce soir-là.
Ah, et pour l’anecdote, de son côté de la salle, Katie a pu assister à une demande en mariage : un jeune homme s’est agenouillé devant sa copine en plein « Lost without you »… !
(Message à quiconque penserait à m’épouser : un concert des H n’est définitivement pas le lieu où je veux vivre ce genre de moment. Merci).

Nous ressortons, le temps que le staff nettoie la salle pour l’afterparty (je disais, le programme était très similaire à celui de l’an dernier). Dehors, c’est le drame. Il pleut des trombes, et il n’y aucun endroit où s’abriter. Même avec des parapluies, la masse de fans se retrouvent trempés en quelques minutes. Du coup, je suis plutôt furieuse quand ils réouvrent la salle, une heure plus tard… J’entends un peu partout des gens annoncer qu’il y a une alerte tornade sur la ville… Katie doit repasser me prendre quand je l’appelle. Entre le fait que je ne veux pas lui demander de venir tard et de conduire si c’est risqué, et le fait non moindre que je suis trempée comme un rat et qu’avec l’air conditionné je vais choper une pneumonie, je me dis que ça ne vaut pas le coup de rester. Surprise, au moment où je sors, j’aperçois Taylor, sur le point de commencer son mixage pour la fête. C’est plutôt ironique, car tout le monde se presse autour de la scène, et lui s’installe à la régie, en fond de salle, où personne ne s’attend à le trouver. Il serre la main des quelques fans présents (moi y compris), et nous lance un air contrit devant nos visages trempés et nos fringues qui goutent sur le sol (« it’s crazy ! » he said. Oui, merci).

Le trajet en voiture pour le retour, c’est Survivor. Le ciel se marbre d’éclairs en continu, la pluie est apocalyptique, et je ne sais pas comment Katie parvient à manœuvrer le véhicule sans nous tuer.
J’ai en contrepartie manqué le set de DJ Taylor en mode bourré. Bon, je m’en remettrais.

Dimanche. J’accompagne le couple à l’église. Grosse surprise : leur service se fait dans un bâtiment qui a tout d’une salle de concert, avec une foule compacte de 5000 personnes, des écrans géants, un groupe de rock pour les cantiques en mode karaoké, et une ambiance qui incite à la conversion. Les gens sont tous super accueillants et gentils, nous sommes dans la foulée invitées à une « wedding shower » l’après-midi même.
Pour ceux qui se demandent, la future mariée invite ses copines, et elles lui constituent son trousseau en amenant des cadeaux (vaisselle, ustensiles de cuisine, objet déco). J’ai totalement l’impression de me trouver à Wisteria Lane, entre le style impeccable des invitées et les petits fours « à la crème italienne », le tout très distingué. La maîtresse de maison s’ectasie de m’avoir chez elle et promet de me trouver un mari tulsan pour ma prochaine visite. Why not.

Sur le chemin du retour, Katie propose un saut chez Goodwill, où j’achève de me ruiner.
Nous reprenons ensuite notre Hanson weekend en partant pour le Hop Jam, le festival Bière et Musique lancé par le groupe l’année dernière.
Devant le succès de la précédente édition, les brasseurs invités ont prévu large pour les stock de bières. J’achète une Mmmhop au passage. Nous croisons dans la foule Walker Hanson, que Katie connait déjà, et il reste discuter avec nous un bon moment. Il a l’air de trouver super cool que je revienne ici depuis la France (« you’re so adventurous » he said. Wow. Merci.).
Le concert sera particulièrement cool, avec une setlist au top (Been there before, And I waited, Hey, Madeline, Minute without you, Thinking of you, Get the girl back, Lost without eachother, Rollercoaster love… J’en oublie, mais que du lourd !). J’essaye de faire abstraction de ces quelques individus dans le public, ouvertement bourrés. Difficilement contournable à un concert gratuit en plein air avec bière à volonté en option.

Nous sommes déjà lundi, et il est temps de repartir. Mon vol est en fin d’après-midi, et je patiente durant la journée avec quelques fans devant les studios 3CG. C’est un défilé de toute la famille (les parents, puis Jessica, Zoé, Zac, Ike et un de ses fils, Taylor et Natalie… ça n’arrête pas). Je n’ose pas intercepter Zac durant ses nombreuses allées et venues, le voyant occupé de façon évidente. Il finira par nous proposer une bouteille d’eau fraîche alors qu’il nettoie des glacières avec ses sœurs. Je ne sais pas si c’est parce que j’ai la décence de ne pas lui demander de photo, mais il m’adresse plusieurs sourires radieux les deux fois suivantes alors qu’il passe. A la fin de la matinée, je me résous : pas de meet and greet surprise aujourd’hui. Tant pis.

Carolyne (avec qui j’ai passé une bonne partie de la journée) me conseille de prendre une des navettes au Hyatt pour rejoindre l’aéroport, nettement plus pratique que le bus local. Sans scrupule vu qu’elle y a passé son week-end et ne prendra pas la navette ce soir.
Alors que je passe le contrôle à l’aéroport, avec déjà ce sentiment de mélancolie qui m’envahit, l’agent de sécurité devine, avec un sourire : « Vous avez fait tout ce chemin depuis la France pour voir les Hanson ? ». Je lui rends son sourire. « Ce n’est pas juste Hanson. C’est Tulsa ».
Ma destination favorite dans ce pays, et si je ne suis pas vraiment triste, c’est que je suis en ce moment en vol pour la seconde.


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