Revenir en Floride n’a pas été sans émotion, et ce dès l’aéroport. Au
fur et à mesure que j’apercevais des endroits familiers, je me sentais
émue : cette ville que j’ai appelé maison, et où je me suis plusieurs fois
vue rester sur du long terme n’est désormais qu’un lieu de vacances.
Je me console par l’accueil super chaleureux de la navette qui me
déposé chez Hanta, et par ma camarade elle-même, toujours souriante.
Disneyworld est probablement « the place » qui fait remonter
le plus de souvenirs et d’émotions. Raison de plus pour profiter des parcs.
Nous passerons mon second jour à Hollywood Studios avec Clémence qui fait son
second programme chez Mickey.
Le jour suivant, B veut profiter de mon passage pour boire un verre et
relativiser en ma compagnie sur l’année écoulée. Je suis touchée de la manière
dont il perçoit la brève relation que nous avons eu, touchée également qu’il
ait envie de discuter si franchement. Il m’offre deux pass pour Universal
Studios, où il travaille depuis peu.
Le cadeau idéal, puisque je n’ai pas eu l’occasion de visiter la
seconde moitié du parc.
J’entraine Hanta dans cette aventure, et nous enchainons les
attractions filmesques : Terminator, Shrek, ET, Twister… Nous consacrerons
la plus grande partie de la journée à la récente extension Harry Potter, tout
simplement géniale. J’avais un peu regretté, lors de ma venue il y a trois ans,
que l’immersion dans le monde des sorciers ne soit que partielle, mais les
nouveaux ajouts remplissent carrément leur rôle, magiques pour tous fans qui se
respectent. Un bonheur que de boire une Bièraubeurre à bord du Poudlard
Express.
Un des buts avoués de ma venue, c’était de récupérer mes affaires
laissées l’été dernier à Orlando. Peggy me ramène une partie de mes biens, et
m’invite à déjeuner dans la foulée. Je réalise à quel point nous avons besoin
de parler, elle comme moi, avec ce sentiment que personne d’autre ne peut
comprendre les multiples facettes de D. Elle m’enverra un texto, plus tard dans
la soirée pour me rassurer : elle souhaite que nous conservions le lien
qui nous unit, même si les choses ont mal fini avec son fils. Soupir de
soulagement.
Je dois d’ailleurs voir le principal intéressé, qui a le reste de mes
sacs.
Je suis en revanche surprise qu’il propose aussi que je passe la
journée avec lui et son père à Disneyworld. Je suis plutôt contente de revoir
Rick, qui m’avoue à mi-voix que ça lui manque de ne plus regarder Jeopardy en
ma compagnie.
J’ai eu tellement de commentaires, avant de le revoir, alors je vous
rassure : il n’y aura pas de spin-off foireux incluant D.
Mon adorable ex oscille entre ses différentes humeurs. Je passe
moi-même par un mélange abstrait de satisfaction à l’idée de le voir et de
profiter des parcs, de la compassion parce qu’il n’a pas changé, de
l’étonnement parce que ses défauts dont je faisais abstraction il y a peu, me
sautent aux yeux à présent.
Il concluera notre tentative d’amitié en décrétant que, je ne suis pas
prête et ressens encore assurément de l’amour à son encontre (euh ?), et
qu’en prime, ma vie est toujours aussi décousue (pardon ?).
Je passe le reste du week-end avec Erica, ma copine américaine, qui
habite une superbe villa, avec cinq colocataires. L’ambiance est à la
détente : piscine, jacuzzi, beer pong… On se croirait de retour à Vista
Way, non ?
J’achève mon séjour en compagnie de Sherry et Habi. Un peu de temps
entre filles. Mon ancienne collègue est aux petits soins, insistant pour me
nourrir toutes les deux heures et s’assure qu’il me reste du parfum qu’elle m’a
donné l’année dernière.
Clin d’œil à mon premier voyage, alors que Habi et moi retournons au
restaurant brésilien où elle m’avait invitée il y a trois ans. Comme le temps
passe vite.
Ces vacances auront été idéales : revoir quelques amis, profiter
de la vie culturelle, et de la vie tout court, tourner une page définitivement…
Je me sens boostée, inspirée, prête pour l’été (que je passerai à Edinburgh),
et plus encore pour la rentrée.
Je vais mettre entre parenthèses mes voyages, et me concentrer sur
d’autres rêves pour un moment.
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