Back to the Island 2019 : chapitre 2


Je me réveille assez brusquement, consciente d’être là où je suis. Je vais prendre ce réflexe un peu puéril de vérifier mon téléphone plusieurs fois par jour, comme si cela était un indispensable pour ne rien manquer de « l’actu » du groupe. Je sursaute presque, ce matin-là, en découvrant une publication de Zac concernant son envie d’organiser un tournoi de Nintendo durant la semaine…

Pour l’heure, Allison et moi partons prendre un solide petit déjeuner, suivi d’une brève marche sur la plage. Le soleil a enfin reparu, mais l’eau est encore froide.

Notre balade nous amène à errer devant la scène : cela nous arrivera souvent, d’ailleurs. Il y a encore assez peu de fans à attendre devant. Est-ce qu’on n’en profiterait pas pour se bloquer des places maintenant, et être au premier rang pour le solo de Zac ? J’opte pour cette option, sachant que la pluie a quand même pas mal diminué les autres options de « trucs à faire » pour cette journée.
Curieusement les fans déjà présentes n’ont pas l’air plus motivées que cela à faire connaissance et discuter (elles sont déjà entre amies, et ne sont pas là pour s’en faire de nouvelles). Nous sommes bientôt rejointes par un petit groupe de brésiliennes, avec qui nous sympathisons. C’est bien pratique pour aller récupérer à tour de rôle, les unes pour les autres, des boissons fraîches, tout en continuant cette journée papotage et bronzage sur le sable jamaïcain.

En début d’après-midi, il est temps d’assister à une heure de conférence sur le thème de « String Theory », la dernière œuvre Hansonienne en date.
La conférence se déroule en intérieur, dans une grande salle qui doit servir habituellement pour les mariages ou les séminaires.
Le groupe fait son entrée, avec un peu de retard, histoire de garder les bonnes habitudes. L’échange est convivial, les garçons semblent de très bonne humeur, les questions tournant beaucoup sur les nouvelles chansons et réorchestrations de String Theory (exception faite d’un grand groupe de brésiliennes, venu pour réclamer une tournée chez elles et offrir un cadeau aux trois frères).


Je retourne dès que possible auprès de la scène, pour me garantir ma place au plus proche.
C’est la première fois que je vais assister à l’un de ces fameux « shows solos » et j’en attends beaucoup. Zac fait son apparition, plus enclin à plaisanter qu’à nous charmer par ses chansons. Il ne promet rien quant au fait de se souvenir des notes ou des paroles, et dédie son set à son épouse, qui d’ailleurs est présente, on en a de la chance.

Le repas se prendra au Nikkei, le resto asiatique plutôt fancy de l’hôtel, qui mérite complètement le détour. Bref saut à la chambre pour se recoiffer un peu…


Le concert va commencer, dans une ambiance électrique. Je trépigne, moi qui n’ait encore pas entendu une seule note de String Theory afin de garder la surprise d’une découverte en live. Je suis face à Taylor, l’ignorant totalement pour me concentrer sur la musique. En guise d’orchestre, les arrangements sont une bande-son diffusée sur cd, mais cela est suffisant pour avoir un aperçu, et plus encore, du travail accompli sur les chansons. Je suis bouleversée, et encore plus impatiente de pouvoir assister à une version complète lors de la tournée européenne.


Alors que je me remets à peine de mes émotions, je réalise qu’un large attroupement se forme sur la place centrale de l’hôtel. Un écran géant, des dizaines de chaises, et à l’avant une longue table avec plusieurs manettes de Nintendo Switch… Zac a tenu parole, et plus vite que je ne le pensais. L’intéressé est d’ailleurs en pleine installation, tout en expliquant les règles au micro : les concurrents doivent simplement se mettre en ligne et attendre leur tour, les joueurs participeront par groupe de 5 (Zac étant le 6ème joueur).

Je n’ai jamais joué avec cette console récente, et je n’ai pas forcément envie de rejoindre la file d’attente déjà longue pour me ridiculiser avec un Game Over trop rapide ! Il y a curieusement un espace vide tout proche de Zac, où je glisse un tabouret afin de profiter du « spectacle » aux premières loges.

Zac est visiblement dans son élément, alternant les plaisanteries entre les parties et une mine concentrée de joueur expert. Le tournoi dure depuis près de deux heures quand je remarque Lewis Watson et Andrew, le bassiste du groupe, qui rejoignent les futurs joueurs. Il n’y a quasiment plus personne dans la file d’ailleurs. Cela me parait un bon moment pour aller discuter avec Lewis au sujet de son concert à venir, avec quelques idées de titres que j’aimerais beaucoup y entendre. Les deux garçons sont adorables, et alors que nous patientons, je me dis que tant qu’à faire je pourrais tenter une partie : ce sera moins intimidant de me dire que je joue contre Lewis que contre Zac !
Ca va bientôt être (mon) notre tour. A ce moment, Ike fait son apparition et apparemment, il a envie de jouer lui aussi. Je m’avance pour prendre place à la table. Il y a d’un côté Ike, une autre fan, et Lewis, puis moi, Andrew et Zac.

Le maître du jeu décide soudainement de changer les règles, parce qu’il a envie de mettre une raclée à Lewis et à son frère. Il décrète donc que nous allons faire des équipes. Le découpage me place donc… dans sa team. Oups. Je crois important de signaler à mes coéquipiers que c’est une véritable initiation pour moi et que je m’excuse par avance d’être novice et de potentiellement les faire perdre. Zac me fixe droit dans les yeux, et affirme qu’il « croit en moi ». Il me semble que la plupart de mes organes vitaux ont disparu… mais je me concentre tandis qu’Andrew m’explique le fonctionnement de la manette. La partie commence. Les commentaires de Zac alternent entre le fait qu’il veut battre Lewis et confirmer qu’il est le meilleur, et des encouragements envers Andrew et moi. Je joue comme si ma vie en dépendait, me découvrant plutôt pas trop nulle dans cette initiation. Première manche remportée. Ca continue. L’équipe adverse ne lâche rien. Andrew est soudain éliminé. Pression. J’attaque tant que je peux, mon honneur est en jeu. Victoire. Zac est ravi.

Et crevé. Il est deux heures du mat. Je m’éloigne pour le laisser ranger son matos et interpelle Ike, en totale confiance après ce moment épique : je demande si par hasard, avoir gagné le tournoi me donne le droit à une requête pour son show solo, parce que je rêve d’entendre « For your love » pour la première fois en concert. Le front plissé, Isaac « verra ce qu’il peut faire ».


Le retour jusqu’à ma chambre me laisse une sensation de flottement, mes pieds ne touchent plus le sol. La gamine que j’étais, a passé l’année de ses 10 ans devant une Super Nintendo à écouter « Middle of Nowhere » en boucle. Je ne sais pas si c’est elle, ou moi, qui verse une larme de joie ce soir-là avant de m’endormir.


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