#3 : Old friend and spleen


Day 6 – Apple guest house, chambre 3 – 0h58

De retour après une longue journée… J’écris sur fond de musique rock (Cyril a eu une subite envie d’écouter Muse arrivé dans la chambre).

Après notre pause wifi en début d’après-midi, nous avons parcouru longuement la ville. Notre but était de descendre le plus au sud possible de Bangkok, pour y rejoindre mon pote Franck qui nous avait donné rendez-vous à 18h. Nous avons donc fini de traverser le marché, puis longé une sorte de canal, qui nous servait de point de repère, erré dans des ruelles sans le moindre touriste, cherché une ligne de train pour en emprunter une autre…

Nous arrivons finalement, un peu en retard sur notre timing, dans le quartier du rendez-vous, qui semble soudainement bien huppé après les facettes un peu plus rustres de Bangkok que nous avons vu dans la journée. Boutiques de vêtements, de meubles de standing, enseignes Mcdo et Subway… Nous trouvons enfin la rue indiquée par Franck, puis le bon bâtiment, le bon resto.
Je me demande vaguement si j’aurai du mal à le reconnaître, sachant que je ne l’ai pas vu depuis une dizaine d’années… Mais aucun souci, le voici devant le resto, accompagné par sa ravissante compagne thaïlandaise. Au programme : buffet coréen de viandes, à volonté, et discussions sympathiques sur la vie en Thaïlande, où Franck s’est installé il y a trois ans. Je me réjouis sincèrement de voir à quel point il a pris de l’assurance, en repensant à nos années de collège. Un vrai bon moment, et je suis presque embarrassée qu’il nous offre le repas, ainsi que son aide si jamais nous rencontrions un souci d’ici la fin de notre périple en Thaïlande…


La nuit est tombée alors que nous retraversons le quartier. Nous empruntons un train afin de nous rapprocher au maximum de la guest house, mais lors du changement de rame, je remarque en contrebas un bâtiment avec plein d’éclairages sympas. Nous quittons la station pour aller voir ça d’un peu plus près. C’est un grand centre commercial, le Siam Center. Les premières minutes, je suis captivée par l’idée de photographier tous ces jeux de lumières un peu kitsch qui décorent les passages. Le centre en lui-même regroupe énormément de marques de luxe : Vuitton, Hermès, Chanel, qui ne me fascinent pas, mais le lieu semble immense, et en effet, l’étage inférieur est un espace gigantesque consacré à des stands de nourritures. Cyril arpente les lieux, d’une échoppe à l’autre, fantasmant sur les pâtisseries françaises avec un enthousiasme plutôt attendrissant. Nous partageons une part d’Oreo Cake et un cocktail vodka/cerise délicieusement sucré.


Je ne réalise pas vraiment à quel point nous sommes loin de notre but quand il propose que nous rentrions à pied. Nous avançons doucement au milieu d’un marché de nuit (je lutte à nouveau pour ne pas m’arrêter sur chaque robe ou top un peu stylés), croisons un vendeur de lapins devant lequel nous poussons des cris de jouvencelle effarouchée (je pense que Cyril a envisagé pendant quelques secondes d’adopter un adorable suricate de quelques centimètres), nous marchons encore. Je jette un œil sur la carte, pour me rendre compte que oui, il y a encore pas mal de route. Un peu plus de deux heures de marche en fait. Mes pieds me le rappellent à chaque pas un peu plus. Ce n’est rien, en soi, mais nous avons déjà pas mal déambulé dans l’après-midi…


Je me sens passablement épuisée quand nous arrivons enfin à la guest house. Une fois de plus c’est presque une bénédiction d’y parvenir pour une bonne douche froide…

Ce soir, je me sens confuse, pour plein de petites raisons. Vis-à-vis de Cyril, d’abord, non pas parce que je doute de mes sentiments. De ce point de vue-là, je suis même surprise de voir à quel point je ne me laisse pas emballée… C’est assez nouveau pour moi, et rassurant. Cependant, je n’ai pu m’empêcher, plusieurs fois dans la soirée, de penser à ce qu’aurait pu être ce voyage si la situation avait été différente. Si je ne m’étais pas imposée une issue, si j’avais eu encore toute la liberté de rester auprès de lui, de voyager… Il est encore trop tôt, après ces premières heures à Bangkok, pour que j’ai une idée précise de mon affection pour ce mode de voyage, de toute façon. Mais aujourd’hui, je me suis sentie bien, curieuse du monde qui m’entourait, à ma place. Et évidemment, à ma place, à ses côtés. Une part de mon esprit a, en contrepartie, vagabondé du côté de la rue des mathurins, des spectacles auxquels je n’ai pas assisté hier et aujourd’hui, sans savoir dans quelle mesure j’y aurais été à ma place aussi.




1 commentaire:

  1. c'est un bonheur de voyager à tes côtés, cela me rappelle tellement de bons souvenirs.
    Gros bisous

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